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Omar Bongo est mort

Jun 08, 2009

La persistance de réseaux parallèles de la Françafrique peut expliquer les annonces contradictoires sur le sort du président gabonais.

Après moult tergiversations, les autorités gabonaises ont fini par annoncer, cet après-midi, le décès du président Omar Bongo Odimba, au pouvoir depuis 1967. Dans un message écrit remis aux journalistes, le Premier ministre Jean Eyeghe Ndong affirme: «C'est à 14H30 (12H30 GMT) que l'équipe médicale m'a informé, ainsi que les officiels et membres de la famille présents, que le président de la République, chef de l'Etat, Omar Bongo Ondimba, venait de rendre l'âme des suites d'un arrêt cardiaque.» Hospitalisé depuis début mai dans une clinique de Barcelone, ce dernier, âgé de 73 ans, souffrait d'un cancer intestinal. Durant toute la durée de son hospitalisation, le pouvoir a maintenu un black-out total sur l'état de santé du doyen des chefs d'Etat en Afrique.

Dimanche soir, Le Point.fr, relayé par l'AFP, annonçaient le décès d'Omar Bongo, le plus proche allié de Paris sur le continent. Mais dans la matinée, le Premier ministre gabonais affirmait, au contraire, que le président était "bien vivant", démentant formellement cette information... avant d'être démenti lui-même. Car quelques heures plus tard, des médias espagnols - le quotidien La Vanguardia et l'agence espagnole Europa Press - confirmaient le décès de Bongo. Et c'est le Premier ministre du Gabon qui a dû se résoudre à reconnaître la mort de l'inamovible président.

Affaire des biens mal acquis

L'annonce par les médias français, dimanche soir, de la mort du président du Gabon Omar Bongo avait provoqué de fortes tensions entre Paris et Libreville. Lundi matin, l'ambassadeur de France dans la capitale gabonaise, Jean-Didier Roisin, a été convoqué au ministère gabonais des Affaires étrangères, qui lui a transmis une protestation verbale. Depuis plusieurs mois, le pouvoir gabonais accuse les journalistes français de mener une campagne de dénigrement systématique à son encontre.

Les relations franco-gabonaises sont également polluées par l'affaire dite des "biens mal acquis": plusieurs plaintes ont été déposées par des ONG contre trois présidents africains, dont Omar Bongo, accusés d'avoir acquis un vaste patrimoine immobilier en détournant des fonds publics. Paris a beau réaffirmer que la justice et les médias sont indépendants, rien n'y fait. Le clan Bongo, qui soupçonne l'Elysée de double jeu, a préféré transférer le chef de l'Etat dans une clinique espagnole plutôt qu'en France.

La confusion a été entretenue par l'existence d'une «source proche du gouvernement français» qui a confirmé à l'AFP, dimanche soir, le décès du doyen des chefs d'Etat en Afrique, au pouvoir depuis 1967. Avant son élection à l'Elysée, Nicolas Sarkozy avait promis de mettre fin aux réseaux parallèles qui perdurent dans les relations avec les ex-colonies françaises sur le continent noir. Mais, comme l'ont bien montré Antoine Glaser et Stephen Smith dans leur dernier ouvrage (1), l'Elysée s'appuie côté pile sur un groupe de conseillers africains dirigés par Bruno Joubert (l'ex-cellule Afrique de l'Elysée) et côté face sur des émissaires proches du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. Parmi eux figure notamment l'avocat Robert Bourgi, proche de la présidence gabonaise. - Liberation

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