Le président gabonais Omar Bongo Ondimba, 74 ans, a décidé la "suspension momentanée de ses activités", pour se reposer et faire le deuil de son épouse, Edith Lucie, dont le décès l'a "profondément marqué", selon un communiqué lu mercredi soir par la télévision publique RTG1.
"Aujourd'hui, le président de la République a décidé de la suspension momentanée de ses activités. (...) De ce fait, toutes les audiences présidentielles sont suspendues jusqu'à nouvel ordre", déclare ce communiqué de la présidence, lu en ouverture du journal de la RTG1 (première chaîne de la Radio-télévision gabonaise). M. Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 1967, "a vécu des périodes particulièrement difficiles avec la maladie de son épouse, feue la Première dame Edith Lucie Bongo Ondimba" décédée le 14 mars après trois ans de soins. Il compte profiter de cette suspension de ses activités "pour se ressourcer dans le repos", est-il expliqué dans le texte. Fille aînée du président congolais Denis Sassou Nguesso, Mme Bongo était âgée de 45 ans. Le président gabonais l'avait épousée en secondes noces il y a 18 ans. Elle est décédée à Rabat, au Maroc, où elle était hospitalisée depuis plusieurs mois, et a été inhumée le 22 mars à Edou (nord du Congo). Selon le communiqué de la présidence, la suspension des activités présidentielles a été décidée "à la demande pressante et renouvelée de la famille, de plusieurs personnalités politiques du pays qu'il (M. Bongo Ondimba) a reçues et dans le souci de s'inscrire dans la tradition gabonaise du veuvage". La "longue épreuve" de la maladie de Mme Bongo Ondimba et sa "perte cruelle ont profondément marqué le président de la République", qui avait "su faire preuve de courage et d'un sens de l'Etat exemplaire" et avait "repris néanmoins immédiatement ses activités habituelles en dépit du deuil qui le frappait", ajoute-t-il. Citant deux communiqués séparés, la télévision a ensuite annoncé que le vice-président de la République, Didjob Divungi Di Ndinge, a reçu "habilitation expresse" de présider un Conseil de ministres prévu jeudi, avant d'aller représenter le Gabon à l'investiture du président sud-africain élu Jacob Zuma. M. Zuma prêtera serment samedi. Actuellement doyen des chefs d'Etat africains, Omar Bongo Ondimba a été dans des sphères du pouvoir avant d'être président. Entré au gouvernement en 1965, il avait accédé à la vice-présidence en 1967 avant d'être propulsé à la tête du pays après le décès, en novembre de la même année, de Léon Mba, premier président gabonais. Selon la Constitution gabonaise, "en cas de vacance de la présidence de la République, pour quelque cause que ce soit, ou d'empêchement définitif de son titulaire constatés par la Cour constitutionnelle", le président du Sénat est chargé de suppléer le chef de l'Etat. Le président intérimaire doit organiser une élection présidentielle "30 jours au moins et 45 jours au plus" après sa prise de fonction. Le Sénat est actuellement présidé par Mme Rose Francine Rogombé, 66 ans, juriste de formation et membre du parti de M. Bongo Ondimba. - AFP