La Suisse n'a pas l'intention de présenter d'excuses à la Libye pour l'arrestation l'été dernier à Genève d'Hannibal Kadhafi. "Un pays n'a pas à s'excuser pour des lois qui ont été démocratiquement acceptées et correctement appliquées", déclare la ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey dans une interview publiée samedi dans "Le Matin".
Elle rappelle que la Libye a intenté une action civile contre l'Etat de Genève pour l'arrestation prétendument musclée d'Hannibal Kadhafi. "Nous verrons bien si elle aboutit. Si tel n'est pas le cas, il n'est pas question que la Suisse s'excuse pour des actions conformes à nos lois", souligne-t-elle. Pour Mme Calmy-Rey, le problème avec la Libye vient du fait que le fils du dirigeant libyen Moammar Kadhafi a été traité comme un citoyen normal, ce qui "a été perçu comme une humiliation". La ministre ne croit en effet "absolument pas" que ce dernier ait été traité plus durement qu'un Suisse par la police genevoise, comme l'affirme Charles Poncet, l'avocat de l'Etat libyen. Micheline Calmy-Rey "ne perd pas espoir" de trouver une solution pour résoudre cette crise diplomatique. Elle est avant tout inquiète pour les deux citoyens suisses qui ne peuvent toujours pas quitter la Libye. C'est l'une des mesures de représailles prises par Tripoli après l'arrestation le 15 juillet 2008 dans un palace genevois d'Hannibal Kadhafi et de son épouse, accusés de maltraitance par deux domestiques. AP