Des "mains invisibles cherchent à nous diviser", a assuré dimanche le ministre bissau-guinéen de la Défense Artur Silva lors des obsèques du chef de l´état-major tué dans un attentat, le général Batista Tagmé Na Waié.
Les obsèques du chef d´état-major des forces armées bissau-guinéennes, le général Batista Tagmé Na Waié, ont débuté dimanche matin à Bissau, une semaine après l´attentat à la bombe qui lui a coûté la vie, a constaté une journaliste de l´AFP. Sa mort, le soir du 1er mars, avait été suivie de celle du chef de l´Etat, le général Joao Bernardo Vieira, battu puis tué par balles par des militaires ayant attaqué sa maison, dans la nuit du dimanche au lundi. Dans un discours, M. Silva a dénoncé un "attentat lâche et ignoble", une semaine après la mort du chef de l´armée, suivie quelques heures plus tard de l´assassinat du chef de l´Etat. "Cette mort haineuse constitue un coup dur et terrible aux forces armées, perpétré par des mains invisibles qui cherchent à nous diviser", a-t-il ajouté. "On ne peut pas ne pas voir dans ces événements une tentative de décapiter l´Etat", a-t-il dit. Le chef d´état-major a été tué le 1er mars dans un attentat à la bombe. Sa mort a été suivie quelques plus tard de l´assassinat du président Joao Bernardo Vieira par des militaires qui le rendaient responsable de la mort du général Na Waié. Juste après l´attentat, un porte-parole de l´armée avait accusé le président Joao Bernardo Vieira d´avoir été "l´un des principaux responsables de la mort de Tagmé", avant de revenir sur ses déclarations. Une autre piste souvent évoquée pour cet attentat à la bombe est celle des narcotrafiquants, du fait du mode opératoire, inédit dans la région, mais aussi de l´existence notoire, dans l´armée, de réseaux de trafic de drogue. "Nous réitérons notre confiance inébranlable dans les institutions", a poursuivi dimanche le ministre de la Défense en se référant à la Constitution devant les plus hautes autorités de l´Etat, notamment le président par intérim Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior. "Nous réaffirmons bien fort notre détermination à conduire une quête sans relâche pour trouver les coupables et les châtier", a-t-il assuré. "Le gouvernement va continuer son combat sans relâche contre des groupes perturbateurs, contre le trafic de drogue et contre le banditisme", a-t-il ajouté. Le pays est devenu ces dernières années la plaque tournante du trafic de cocaïne sud-américaine vers les marchés européens. "Aujourd´hui, plus que jamais il faut combattre les tendances au tribalisme", a aussi souligné le ministre de la Défense, appelant à l´"unité". Il a également rendu hommage au chef de l´état-major assassiné, qualifié de "combattant de la liberté, de la patrie, un citoyen engagé qui voulait que la Guinée-Bissau ne fasse plus la une de la communauté internationale". "Il va rentrer au panthéon des héros" du pays, a-t-il estimé. A l´extérieur du club militaire, où se tenait la cérémonie, étaient rassemblés plusieurs centaines de militaires ainsi que des civils, dont certains arboraient le bonnet rouge distinctif de l´ethnie balante, majoritaire dans la population et dominante dans l´armée. A la fin de la cérémonie, le convoi s´est dirigé vers le cimetière municipal. Les obsèques du président Vieira, qui sera inhumé dans ce même cimetière, sont prévues mardi.- AFP