La junte au pouvoir depuis deux mois en Guinée a annoncé, samedi, la levée de l'interdiction qui frappait toutes les activités des partis politiques et des syndicats depuis le coup d'Etat du 23 décembre.
Un décret signé par le président autoproclamé de la Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été lu à la radio et à la télévision d'Etat, annonçant la fin de cette interdiction. Les activités des partis et des syndicats avaient été "suspendues" suite à la prise du pouvoir par l'armée, quelques heures après le décès du président Lansana Conté dont le règne très contesté avait duré 24 ans (1984-2008). Le capitaine Camara avait déclaré le 9 février à Conakry que cette interdiction visait à "éviter l'anarchie et le désordre" dans un pays sous "régime d'exception". Le président de l'Union des forces républicaines, Sidya Touré, interrogé par l'AFP, a accueilli samedi la levée de l'interdiction comme "une preuve de bonne volonté du CNDD (conseil national pour la démocratie et le développement, junte) et de son président, dans la mesure où c'était "le premier point sur la liste des revendications des partis politiques et de la société civile". "La satisfaction de ce point et l'acceptation de la création d'un conseil national de transition peuvent nous permettre d'espérer aller dans la bonne direction", a estimé le chef de l'UFR. Partis et syndicats avaient adressé à la junte un mémorandum, début février, demandant prioritairement la levée de l'interdiction des activités politiques et syndicales, mesure alors qualifiée d'"impopulaire" et "anti-démocratique" par un porte-parole des syndicats, Ibrahima Fofana. – AFP