Quatre "ministres" nommés par l'opposant malgache Andry Rajoelina et censés à ses yeux remplacer le gouvernement actuel, ont symboliquement investi jeudi à Antananarivo des ministères, dont ceux de l'Intérieur et de la Sécurité intérieure, a constaté un journaliste de l'AFP.
Après 3 jours de manifestations et de tentatives infructueuses, les "ministres" nommés par M. Rajoelina sont entrés jeudi dans les ministères de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure, de l'Education et de l'Aménagement du territoire, et y ont installé "leurs" ministres du gouvernement de la "Haute autorité de transition" (HAT), a constaté l'AFP. Après des négociations avec les forces de l'ordre, les "ministres" ont pu accéder sans problème et sans heurts aux ministères quasiment désertés par leurs fonctionnaires, et ont même changé les serrures. Les différents ministères se situent tous dans le même quartier, dans le centre d'Antananarivo. Manantsoa Masimana, "ministre" de l'Intérieur de M. Rajoelina et ex-directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur du président malgache Marc Ravalomanana, a ainsi investi les bureaux du ministère de l'Intérieur. "Si nous avons investi les bureaux, c'est pour y travailler (...) il n'y a pas eu d'effraction, ou alors une effraction légale; on a fait appel à un huissier de justice; nous avons changé les serrures et sécuriser les lieux", a expliqué à l'AFP le "ministre" de la Sécurité intérieure de M. Rajoelina, Organès Rakotomihantarizaka. Plus tôt jeudi, environ 20.000 partisans de M. Rajeolina, qui réclame la destitution de M. Ravalomanana et s'est proclamé en charge des affaires du pays, s'étaient rassemblés pacifiquement dans le centre de la capitale pour soutenir la démarche des "ministres" de M. Rajoelina. En début de soirée, la foule avait commencé à se disperser dans le calme. Une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé le conflit entre le président Ravalomanana et le maire de la capitale destitué d'Antananarivo, Andry Rajoelina.- AFP