La diaspora gabonaise aux Etats-Unis d’Amérique organise une manifestation à Atlanta le vendredi 16 octobre 2009 afin de dénoncer le coup d’État constitutionnel orchestré au Gabon au lendemain de la présidentielle du 30 août 2009.
Cette manifestation pacifique, qui se tiendra devant les locaux de la chaîne internationale CNN, puis devant le consulat de France, rassemblera une foule importante d’Africains et des amis de l'Afrique basés aux États-Unis, dont les représentants des organisations de la société civile, les étudiants et les universitaires. « Nous voulons lancer un appel à la communauté internationale, en premier lieu au président Barack Obama, à la secrétaire d'État Hillary Clinton, au Congrès, et à l'ensemble du gouvernement américain, afin qu’Ali Bongo ne soit pas reconnu comme président du Gabon, parce qu'il n'a pas été élu démocratiquement par le peuple gabonais », a déclaré André Bouassa, coordinateur principal de la manifestation. « On a vu les Etats Unis s'exprimer récemment suite aux événements en Guinée et face au problème de bonne gouvernance au Kenya. Les Gabonais réclament aussi leur part de justice face au putsch électoral et constitutionnel ainsi que l'oppression militaire dont ils sont victimes », a souligné Gloria Mika, fondatrice des Anges Gardiens du Gabon, un mouvement qui milite en faveur de la transparence et de l’état de droit. Tout comme Bouassa, Mika est originaire du Gabon, pays doté d’immenses ressources pétrolières et où les électeurs se sont rendus aux urnes en masse afin de désigner le successeur d’Omar Bongo, qui a dirigé le pays pendant quatre décennies. Ali Bongo, fils du défunt chef de l'État, a été déclaré vainqueur, malgré les signes évidents de fraude massive. Onze recours introduits par 9 candidats de l’opposition et une citoyenne auprès de la Cour Constitutionnelle ont été rejetés par celle-ci, qui s’est bornée à valider ce putsch électoral. « Après 42 années passées sous la présidence autocratique d’Omar Bongo, le peuple gabonais a voté pour tourner la page, mais nos suffrages ont été détournés par Ali Bongo », a dénoncé Mika, venue tout droit d’Europe pour participer à la manifestation. La marche de vendredi sera la 3e du genre aux Etats-Unis ; elle survient un mois après des protestations similaires qui se sont tenues à Washington et à New York. La diaspora gabonaise entend ainsi rappeler à l’administration américaine la promesse faite par le président Barack Obama lors de son voyage au Ghana en juillet dernier, par laquelle il s’est engagé à soutenir les efforts de démocratisation en Afrique. « L'histoire est du côté des courageux Africains, et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d'État ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir. L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, mais de fortes institutions », avait dit le président américain. « Aujourd’hui une majorité écrasante de Gabonais attend des États-Unis une condamnation sans équivoque du putsch électoral au Gabon, suivie d’un refus de reconnaître le régime d’Ali Bongo », a imploré Bouassa. La coalition des principaux candidats de l'opposition à l'élection présidentielle du 30 août au Gabon a exprimé mercredi "rejet" et "dégoût" après la décision de la Cour Constitutionnelle de valider l'élection du fils du défunt président Omar Bongo. - AfricaLog