L'élection présidentielle ivoirienne, sans cesse reportée depuis 2005, ne pourra se tenir à la date prévue du 29 novembre, en raison des retards accumulés, a estimé mercredi un proche du chef de l'Etat Laurent Gbagbo, le président du Conseil économique et social (CES).
"Si on veut une liste (électorale) transparente, solide, fiable comme tout le monde nous l'a recommandé, il ne sera pas possible de tenir le 29 novembre, cela me paraît très clair", a déclaré à l'AFP Laurent Dona Fologo. C'est la première fois qu'une autorité officielle ivoirienne exprime publiquement en des termes aussi clairs l'impossibilité de respecter le calendrier. "La Commission électorale indépendante (CEI), seul organisme à fixer la date des élections, doit prendre ses responsabilités et annoncer le report", a-t-il poursuivi. "Il me semble que même un miracle ne pourrait pas nous permettre de respecter aujourd'hui le délai. Pourquoi ne pas dire clairement les choses et qu'on n'en parle plus", a-t-il insisté, plaidant pour un report de deux mois. "On a perdu plus de sept ans, ce n'est pas un ou deux mois de plus que nous ne devons pas accepter de perdre, si nous voulons aboutir à des élections transparentes", a souligné M. Fologo. "Si nous voulons la fin de ce cafouillage qui retarde le pays, il faut aller à des élections propres, à travers des listes claires", a-t-il fait valoir. A près d'un mois de l'élection, et à la suite de nombreux retards, la liste électorale provisoire n'a toujours pas été affichée à travers le pays. Deux listes devront être affichées, une pour les plus de 4,3 millions d'électeurs validés et une "liste à litiges" comprenant les quelque 1,9 million de personnes dont la nationalité reste inconnue, selon la CEI. La phase de contentieux qui doit suivre est destinée à régler ces litiges, en vue de la liste définitive. Sans cesse reporté depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, le scrutin est censé clore la grave crise politico-militaire née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en un nord ex-rebelle et un sud loyaliste. - AFP