Les échanges entre les membres du CNDD et le facilitateur Blaise Compaoré se sont achevés ce mercredi 11 novembre 2009 dans la salle polyvalente du Palais de Kosyam. Le chef de la délégation de la junte et par ailleurs ministre secrétaire permanent du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), Moussa Kéïta, avait annoncé les couleurs de cette rencontre lorsqu’il a déclaré à la presse «la Guinée est un pays souverain. Nous n’allons pas céder à n’importe quelle pression». Une réponse qui en disait long sur ce que sa délégation et lui allaient soumettre comme propositions au facilitateur.
Même si c’est avec un sourire que le colonel Kéïta a accueilli les micros tendus des journalistes, le ton n’a pas varié d’un iota à l’issue des échanges avec le médiateur. A la question de savoir si le capitaine Moussa Dadis Camara allait céder son fauteuil, le patron de la délégation guinéenne est formel: «ce ne sont pas les Forces vives, ni l’Union africaine qui a installé le président Dadis Camara et le CNDD». Comme il l’avait dit au début des échanges mardi, Moussa Kéïta soutient que la junte était la première à proposer un partage du pouvoir. Ce partage du pouvoir, selon son entendement, doit se faire avec le maintien de Dadis Camara dans son fauteuil de président. Mais seul vaut pour le CNDD, «une solution guinéenne». Blaise Compaoré, lui doit donner une suite au mémorandum des deux parties dans une semaine. Il les invitera à une même table. Le médiateur s’est dit satisfait des propositions de la délégation du CNDD qu’il a qualifiées de «document complet». «Avec les propositions des Forces vives, j’espère dégager d’ici une semaine le cadre de dialogue sur des grands thèmes qui nous préoccupent aujourd’hui», a conclu le locataire du palais de Kosyam. Propos du médiateur « Sur tous les sujets de préoccupations pour le Médiateur en terme de propositions de la délégation guinéenne, je suis satisfait. J’ai reçu un document complet et je pense qu’à partir de ce document et celui des Forces vives, je vais pouvoir dégager d’ici une semaine, un projet de cadre de dialogue sur les grands thèmes qui préoccupent aujourd’hui les Guinéens dans le cadre de la préparation d’une sortie de crise, à la fois, sur les questions politiques, économiques et sécuritaires qui concernent la Guinée. Je dois dire que pour la Guinée et pour les Guinéens, il suffit de comprendre que nous sommes là pour les accompagner. Nous connaissons moins la Guinée que les Guinéens. Et nous pensons que les Guinéens doivent s’investir fortement ; ils doivent s’investir au-delà des divergences et des différences pour d’abord permettre le processus de construction de la paix ; que chacun se dise qu’il doit apporter mais aussi qu’il doit aussi recevoir de l’autre. Ensuite, que cette construction ne peut se faire avec l’exclusion d’une partie des Guinéens. Cela est important et je crois que l’expérience dans d’autres régions d’Afrique surtout a montré que c’est par cette voie que l’on peut réussir à construire la paix, et surtout de concilier les Guinéens ». - Fasozine