Les dirigeants participant au sommet du G-20 à Pittsburgh se sont engagés vendredi à poursuivre leurs efforts en faveur de la reprise économique, se réjouissant que leurs efforts coordonnés et "une réaction énergique" aient permis de stabiliser les marchés financiers.
En effet, "ça a fonctionné", assurent-ils dans le communiqué final du sommet. "Notre réponse énergique a contribué à arrêter le déclin brusque et dangereux de l'activité mondiale et à stabiliser les marchés financiers", soulignent-ils dans leur communiqué. Mais ils ont averti qu'il ne fallait pas se laisser aller "à l'autosatisfaction". Lors d'une conférence de presse, Barack Obama a affirmé que le G-20 avait permis de redresser l'économie mondiale et que des millions d'emplois avaient été sauvés. Il a souligné que le G-20 avait adopté de nouvelles réglementations financières pour éviter une autre crise économique. "Les marchés financiers sont revenus à la vie et nous avons empêché la crise de se propager un peu plus au monde en développement", a-t-il ajouté. "Toutefois, nous savons qu'il reste beaucoup à faire." Les dirigeants du G-20 ont aussi affirmé que les traders ne devaient pas se voir attribuer de bonus garantis, parce que de telles compensations les rendent moins responsables par rapport aux investissements à risques. Ils ont souligné qu'au lieu de ça, une partie significative des bonus potentiels devrait être différée et liée à la performance de leurs décisions en matière d'investissements. Ils ont remarqué que des bonus excessifs avaient contribué à une prise de risques trop importante et à la récente récession mondiale. Le président français a affirmé, lors d'une conférence de presse, que tous les pays souhaitaient, à l'unanimité, que les erreurs du passé ne se reproduisent de nouveau. Il s'est dit très satisfait de ce qui a été décidé. Il avait déclaré un peu plus tôt qu'il fallait donner le pouvoir à des superviseurs, pour "plafonner le montant des bonus en fonction des revenus d'une banque". Il a ajouté que sans réglementations financières plus nombreuses et plus efficaces, le monde risquait de se retrouver pris dans une autre bulle spéculative "qui, lorsqu'elle éclatera, mettra de nouveau nos économies au bord du gouffre". Nicolas Sarkozy a également parlé des paradis fiscaux, prédisant que ceux-ci feraient l'objet d'une répression accrue dans les jours à venir. Lui-même annoncera en France une fiscalité plus contraignante en ce qui les concerne, sans en dire plus pour l'instant. Il a ajouté que le G-20 s'était mis d'accord pour mettre en place des sanctions au plus tard en mars 2010, contre les paradis fiscaux qui refuseraient de souscrire aux nouvelles règles de transparence adoptées au G-20 d'avril dernier à Londres: "Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c'est fini", a-t-il déclaré. Par ailleurs, les dirigeants se sont engagés à définir des objectifs, visant à résorber les déséquilibres économiques internationaux qui ont contribué à faire plonger la planète dans la pire récession depuis la Grande dépression des années 1930. Le G-20 a souhaité maintenir les programmes de relance et veiller à ce que la reprise économique, fragile, se poursuive. Les membres du G-20 se disent d'accord pour formuler des objectifs que chaque pays se fixera à son tour, pour diminuer par exemple les déséquilibres commerciaux ou les déficits budgétaires. Ce processus passera par des évaluations mais sans sanctions pour les pays qui ne parviendraient pas à atteindre leurs objectifs. Parallèlement, les dirigeants présents se sont mis d'accord, dans le cadre du sommet, pour donner davantage de place aux pays asiatiques et latino-américains: un changement historique qui reconnaît l'influence croissante de ces deux régions du monde. - AP