Dans une vidéo de dix minutes postée sur son site internet, Dominique de Villepin juge "inacceptables" les propos de Nicolas Sarkozy évoquant les "coupables" du procès Clearstream.
L'ex-Premier ministre fait partie des prévenus et le chef de l'Etat s'est constitué partie civile. Les audiences ont commencé lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le "lapsus" de Nicolas Sarkozy a été prononcé mercredi soir lors de son interview sur TF1 et France 2 depuis New York où il assistait à l'assemblée générale des Nations Unies. "Je pense que cette déclaration du président de la République était inacceptable, estime Dominique de Villepin, qui dit répondre à des questions d'internautes sur clubvillepin.fr. "Le président de la République n'observe pas la réserve qui fait partie intégrante du devoir de sa charge (...) C'est un excès qui n'est pas acceptable dans une démocratie", ajoute-t-il avant de reprendre mot pour mot sa déclaration à son arrivée au tribunal lundi. "Je suis là par la volonté d'un homme, par l'acharnement d'un homme", répète Dominique de Villepin. Selon lui, "il y a des témoins qui n'osent pas dire ce qu'ils savent, des témoins qui en disent un peu plus que ce qu'il savent et il y a même des témoins qui n'osent pas se présenter au tribunal". Dans une déclaration aux accents lyriques, il remercie son épouse et ses enfants de l'avoir accompagné lundi, ce qu'il dit ne pas avoir souhaité au départ. "C'est important dans la vie d'un homme, dans un rendez-vous comme celui-là , de pouvoir lire auprès de ceux qui vous sont les plus chers (...) qu'il y a la confiance, qu'il y a l'estime, qu'il y a l'amour", conclut l'ancien chef du gouvernement. Le procès des faux listings de la société luxembourgeoise Clearstream reprendra lundi. Dominique de Villepin doit être entendu mercredi. Il est soupçonné d'avoir demandé qu'on ajoute le nom de l'actuel chef de l'Etat sur ces listings où figuraient d'autres hommes politiques comme Alain Madelin, Dominique Strauss-Kahn ou Jean-Pierre Chevènement, des industriels de l'armement, des policiers, des magistrats, ou des artistes et intellectuels. - Reuters