Le Rwanda a été cité en exemple mercredi par la Banque mondiale et l'organisation Transparency International comme un pays africain ayant adopté une attitude particulièrement intransigeante vis-à -vis de la corruption.
"Au Rwanda, les dirigeants sont particulièrement déterminés à progresser dans la lutte contre la corruption, et à agir de façon très ferme en cas de comportements délictueux", a déclaré à la presse Johannes Zutt, directeur de la Banque Mondiale pour plusieurs pays d'Afrique de l'Est. M. Zutt a cité l'exemple d'un haut fonctionnaire rwandais limogé en février pour corruption et d'un ancien membre du gouvernement rwandais, Munyanganizi Bikoro, condamné en août à deux ans de prison ferme pour évasion fiscale. Transparency International a également cité le Rwanda comme contre-exemple positif au sein d'un continent réputé parmi les plus exposés à la corruption, lors de la présentation à Nairobi du rapport annuel de cette organisation non gouvernementale. La Tanzanie, où le Premier ministre Edward Lowassa et deux ministres avaient dû démissionner en février 2008 en raison de leur implication dans un scandale de corruption lié à un contrat énergétique, et le Mozambique ont également été cités par l'ONG pour leurs efforts d'éradication de la corruption. "Tout dépend des dirigeants" des pays concernés, a commenté Job Ogonda, directeur exécutif de Transparency International pour le Kenya. "Si l'action ne démarre pas du plus haut niveau, toutes les dispositions légales restent lettre morte", a-t-il ajouté. Au Kenya, l'ampleur de la corruption est telle "que cela risque de criminaliser l'ensemble de l'économie du pays", selon M. Ogonda, "si on laisse des gens comme les (insurgés islamistes somaliens) shebab ou les pirates blanchir leur argent" dans ce pays. La corruption dans les seuls pays émergents ou en voie de développement est estimée entre 20 à 40 milliards de dollars par an par Transparency International, soit entre 20 à 40% de l'aide internationale au développement. - AFP