Par Bangaly Condé «Malbanga »
La nomination de la plus grande syndicaliste Hadja Rabiatou Serah Diallo à la tête du Conseil National de Transition (CNT) constitue le vrai signal du déclenchement du processus démocratique engagé en Guinée depuis le 15 janvier 2010 après la signature des accords de Ouaga entre le Capitaine Dadis Camara et le Général de Brigade Sékouba Konaté.
Comme quoi, ceux qui douteraient encore de la volonté du CNDD à rendre le pouvoir aux civils devraient se mettre désormais à l’évidence qu’après la nomination d’une des femmes les plus puissantes que la Guinée ait jamais connue à la tête de la structure qui aura la noble tâche de toiletter les différents textes qui ont subi moult tripatouillages des autorités précédentes, rien ne pourra plus arrêter la volonté d’El Tigre et surtout la détermination de la dame de fer, Rabiatou. Cette icône de la vie politique et syndicale, qui est éprise de paix, de démocratie et de bonheur pour le peuple de Guinée et qui s’est toujours battue pour le retour des civils au pouvoir et pour le respect des droits des Guinéens en général et de ceux des travailleurs en particulier entend garantir aux Guinéens la transition tant attendue depuis le 23 décembre 2008 après l’avènement des militaires au pouvoir.
Rabi, pétrie d’expérience et Secrétaire Générale de la Confédération Nationale des travailleurs de Guinée, sera à la hauteur d’assumer les responsabilités qui seront désormais les siennes. N’a-t-elle pas émerveillé tous ses compatriotes en coupant le sommeil au puissant Général Lansana Conté ?
Rappelez-vous, les événements de janvier-février 2007 où sous la houlette de nos deux grands syndicalistes Hadja Rabiatou et Ibrahima Fofana, le mouvement pendulaire de l’histoire guinéenne a connu une accélération vertigineuse et un chamboulement sans précédent, obligeant celui qui régnait sans partage sur la Guinée, qui régentait l’Etat et qui faisait et défaisait les carrières, Lansana Conté, à céder une grande parcelle de ses pouvoirs à un premier ministre de consensus, Lansana Kouyaté.
S’il est vrai que c’est à l’œuvre qu’on reconnait l’ouvrier, Hadja est reconnue pour son combat. Celui de mettre fin à la dictature et à la gabegie financière. Son véritable rôle dans cette transition sera désormais de bousculer tous les acteurs qui tenteront de trainer les pieds. C’est pourquoi dès après sa nomination, elle a commencé à mettre la pression sur le Premier ministre Jean Marie Doré en lui exigeant de préciser aux Guinéens sa non candidature et de former rapidement son gouvernement qui tarde à éclore.
En clair, en nommant Hadja Rabiatou à la tête de cet organe consultatif chargé de légiférer pendant la transition, le Général Sékouba a trouvé ainsi un(e) gendarme qui est capable de veiller sur le bon déroulement de la transition et de maintenir une pression constante sur le gouvernement de transition quant au respect du calendrier électoral et des textes qui seront élaborés à cet effet.
Rabi reste aux yeux de la plupart de ses compatriotes, l’un des précurseurs de la démocratie en Guinée, aux cotés de ses ainés Alpha Condé, Jean Marie Doré, Feu Bâ Mamadou et Feu Siradiou Diallo. A l’instar des femmes comme M’Ballia Camara, Hadja Mafoury Bangoura, Jeanne Martin Cissé et tant d’autres, la nouvelle présidente du CNT est immortalisée. Son nom est désormais inscrit en lettres capitales dans les annales de l’histoire de notre chère patrie.
A n’en pas douter, Mama Rabi qui a fait du combat pour la démocratie son sacerdoce, n’a pas encore fini de nous gratifier de ses bonnes actions dans la sauvegarde de l’intérêt du peuple de Guinée, puisqu’elle possède toujours ses 32 dents pour mordre dans la vie.
Bangaly Condé «Malbanga »