Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), M. Ben Sékou Sylla, a donné une conférence de presse le samedi 20 février 2010 sur l’état d’avancement du processus électoral.
Selon la CENI le processus de recensement des Guinéens de l’Etranger s’est déroulé dans 17 Ambassades et consulats retenus conformément aux recommandations issues de la réunion tenue en octobre 2008 avec les partis politiques. La CENI a enregistré 56.215 électeurs et a expliqué que de nombreux facteurs sont responsable de ce faible taux, notamment les événements du 28 septembre 2009.
La commission électorale a proposé l'organisation de l’élection présidentielle le 27 juin, avec un éventuel second tour le 18 juillet. Combien de Guinéens de l’Etranger seront enregistrés en quatre mois?
Lors de la rencontre, M. Bah Oury, vice-président de l’UFDG, une composante des forces vives a souhaité que les Guinéens de l’Etranger ne soient pas exclus du processus électoral et suggéré de procéder au recensement des Guinéens des pays limitrophes. M. Thierno Oumar, au nom du Bloc patriotique de Guinée, a rétorqué qu’il fallait cesser de se focaliser sur les élections. Pour la coordination des Associations Guinéennes aux Etats-Unis il faut poursuivre l’enrôlement des électeurs. – AfricaLog
La Coordination
des Associations guinéennes aux États-Unis d’Amérique réagit à la déclaration du président de la CENI
Le Bureau de la coordination des associations guinéennes des États-Unis (GACU) constate, non sans surprise, le mépris de la loi dont fait preuve le Président de la Commission électorale nationale indépendante à travers sa déclaration. Cette décision de dénier le droit de vote aux guinéens de l’étranger qui, nous le savons, constituent près de la moitié de l’électorat de notre pays, est une claire tentative d’exclusion. Le Bureau condamne avec sa dernière énergie cette attitude de mépris de la loi et des principes démocratiques pour lesquels des milliers de nos compatriotes ont payé de leur vie et de leur sang.
Le Bureau tient à rappeler à toutes les autorités guinéennes que la volonté du peuple est le fondement de l'autorité des pouvoirs publics. Cette volonté s'exprime par des élections honnêtes et transparentes qui respectent le droit de vote de chacun des citoyens. En conséquence, le Bureau exige le strict respect du droit de vote reconnu à tous les citoyens guinéens par la Constitution.
Le bureau déplore le retard accusé à dessein par la Commission électorale nationale indépendante non seulement dans le processus de décision et l’acheminement de l’information aux guinéens de l’étranger, mais aussi par les méthodes et matériels de recensement utilisés, qui avouons-le étaient des plus caduques. Ce retard est de nature à compromettre l’issue finale du processus d’élections des prochains leaders guinéens.
Le Bureau rappelle aux autorités guinéennes que depuis l’ouverture de la transition en République de Guinée, les ressortissants guinéens aux États-Unis ont exprimé, à plusieurs occasions, leur disponibilité à contribuer à la réussite de cette transition. Dans le cas particulier de l’enrôlement des électeurs, les associations guinéennes dont Action Guinée, l’Association des guinéens d’Atlanta, etc. ont offert à plusieurs reprises d’apporter leurs contributions. Ces offres ont été quasiment ignorées.
Le bureau demande l’envoi, dans les meilleurs délais, des missions de recensement pour les États-Unis. Les villes suivantes devront être impérativement visitées par les agents recenseurs :
Le Bureau tient à préciser que malgré l’exigence de onze lieux d’enrôlements des électeurs, des sacrifices énormes sont encore demandés aux guinéens résidents aux États-Unis d’Amérique pour s’enregistrer sur les listes électorales. Pour comprendre l’énormité de ces sacrifices, il convient de dire que le fait de demander aux guinéens résidents en Louisiane, au Nouveau Mexique, en Oklahoma, en Arkansas et au Texas d’aller jusqu'à Dallas pour s’enregistrer est l’équivalent de demander aux guinéens vivant au Liberia, au Mali, au Togo, au Ghana, au Benin, au Nigeria, etc. de se rendre à Abidjan pour se faire enregistrer.
Le Bureau invite le Président de la transition, le Premier Ministre, la Présidente du CNT, les partis politiques et les organisations de la société civile à engager le plus tôt la procédure de destitution de Mr. Ben Sékou Sylla pour le mépris des principes démocratiques et de droit dont il a fait preuve. C’est d’ailleurs l’occasion de restructurer complètement la CENI dont la composition et les attributions ne reflètent plus la réalité politique actuelle de notre pays.
Le Bureau de la Coordination