Le président de facto de Madagascar, Andry Rajoelina, propose de dissoudre son gouvernement non reconnu par la communauté internationale et de former un cabinet de transition avec le chef de l'Etat déchu Marc Ravalomanana pour sortir de la crise qui paralyse le pays.
Rajoelina a présenté ces propositions mercredi soir à la télévision en réponse à un ultimatum de l'armée qui lui avait donné 48 heures pour présenter une solution acceptable.
D'après des commentateurs, la gestion de la crise par Rajoelina, qui a renversé en mars 2009 le président élu Marc Ravalomanana avec l'aide d'une partie de l'armée, susciterait un embarras croissant dans certains secteurs de l'armée et de la classe politique.
Andry Rajoelina s'est déclaré disposé à rencontrer son précédesseur, qui vit en exil en Afrique du Sud, mais il a refusé par avance d'endosser les accords de partage du pouvoir déjà conclus ces derniers mois.
"Nous allons organiser des élections dans les trois mois, ou les trois mois et demi au plus tard. Il n'est pas question de revenir aux accords de Maputo et d'Addis-Abeba, mais il faut trouver ce qui pourrait constituer le minimum acceptable pour tout le monde", a-t-il dit.
"L'actuel gouvernement sera dissous et un nouveau sera formé (...) Le gouvernement d'union nationale sera mis en place après une rencontre (entre Rajoelina et Ravalomanana) qui devrait avoir lieu en Afrique du Sud", a ajouté le dirigeant.
Andry Rajoelina a déjà plusieurs fois annoncé la tenue d'élections, qui n'ont jamais eu lieu.
Les accords de partage du pouvoir ont été signés en août dernier à Maputo, puis Addis-Abeba en novembre, entre Rajoelina, Ravalomanana et deux anciens présidents du pays, Didier Ratsiraka et Albert Zafy.
Ces textes prévoient notamment la création de deux postes de co-présidents et l'annulation de poursuites dont Ravalomanana fait l'objet pour abus de pouvoir.
Ils n'ont jamais été mis en oeuvre en raison de désaccords sur la répartition des principaux postes.
Réagissant aux propositions de Rajoelina, Ravalomanana a déclaré d'Afrique du Sud qu'il était hors de question de ne pas appliquer les accords de Maputo et Addis, "critiqués alors qu'ils n'ont jamais été appliqués". - Reuters