Le ministre de la justice, Garde des Sceaux a convié les hommes des médias à un point de presse mardi dans la salle de conférence de son département. La rencontre avec le colonel Siba Loholamou avait pour centre d'intérêt, le compte-rendu de ses différentes missions à l'extérieur du pays, à savoir : la participation de la Guinée à la conférence universelle sur la protection périodique des droits de l'homme à Genève (Suisse), la révision du Statut de Rome de la Cour pénale internationale(C.P.I) à Kampala en Ouganda, dont la Guinée est signataire depuis 2003, et l'affaire dite Diallo Cravate versus l'Etat congolais.
Au cours de ces différentes missions, indique le ministre, la délégation guinéenne s'est une fois de plus inscrite dans l'axe de la protection et de la promotion des droits de l'homme. Le ministre Loholamou a reconnu des cas de bavures mais, a-t-il rassuré, son département multiplie les efforts pour rendre la justice guinéenne beaucoup plus indépendante.
Concernant la révision du statut de la CPI, le colonel Loholamou, a dit que la Guinée est partante pour l'élargissement de cette Cour à des pays occidentaux comme les Etats-Unis qui continuent à réfuser d'y adhérer.
Abordant l'affaire dite Diallo Cravate versus l'Etat congolais, selon le ministre, la République de Guinée aurait eu gain de cause par rapport au règlement définitif de ce dossier. Un dossier défendu par l'avocat français Alain Perrin et dont les honoraires coûteraient à l'Etat guinéen la somme de 700.000 dollars. A la fin de la procédure, 7% de la somme totale recouvrée devrait revenir à Me Perrin.
Pour la petite histoire, l'affaire dite Diallo cravate versus Etat congolais est née de l'expulsion qualifiée d'illégale du guinéen Amadou Sadio Diallo dit Diallo cravate de l'ex-Zaïre actuelle République Démocratique du Congo par des fonctionnaires verreux de ce pays. Un pays où il a vécu et prospéré dans les affaires pendant trente ans. Il en a été explusé manu militari en septembre 1998.
En quittant ce pays, Diallo cravate est parvenu, au grand dam des autorités zaïroises de l'époque, à sortir tous les documents qui ont finalement permis au guinéen d'exposer son cas aux autorités de son pays d'origine qui n'ont pas hésitées à porter son cas devant la Cour Internationale de Justice de La Haye. Ainsi, continuité de l'administration obligeant, l'Etat guinéen a pris la responsabilité de défendre son citoyen spolié de ses biens dans un pays où il est arrivé à l'âge de dix huit ans. Un pays où il a créé des sociétés spécialisées dans le transport des produits pétroliers et miniers. Pendant douze ans donc, M. Diallo Cravate et l'Etat congolais se sont livrés à une véritable bataille judiciaire auprès du tribunal international de La Haye.
En effet, soutenu par l'Etat guinéen, Diallo Cravate vient d'obtenir gain de cause par rapport à cette affaire épineuse et qui est restée pendante, rappelons-le, durant douze ans. Le ministre de la justice garde des sceaux, colonel Siba Loholamou rentre de La Haye accompagné de certains cadres de son département pour discuter des derniers détails de cette affaire. - AfricaLog