Les inondations de la saison des pluies ont fait quelque 70 morts en Afrique de l'Ouest et des centaines de milliers de personnes sont confrontées à des problèmes sanitaires, a déclaré à Reuters Hervé Ludovic de Lys, directeur régional du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Les inondations, phénomène annuel qui a frappé cette année le Burkina Faso et cinq autres pays, ont détruit des réserves de céréales et risquent de provoquer une crise alimentaires dans les prochaines semaines. Au total, quelque 430.000 personnes au Burkina Faso, au Sénégal, au Ghana, au Mali, en Mauritanie et en Côte d'Ivoire ont eu leur logement endommagé ou risquent des problèmes de santé faute d'eau potable, d'une détérioration de l'hygiène ou d'autres problèmes, a-t-il dit. "Les gens sont abrités dans des écoles dans des conditions assez déplorables", a indiqué le responsable de l'OCHA en parlant du Burkina Faso où des travailleurs humanitaires ont rapporté cette semaine que les inondations avaient détruit des ponts et des routes, entravant les secours. "Beaucoup de silos traditionnels ont été détruits et cela risque de poser des problèmes pour la sécurité alimentaire", a-t-il ajouté en parlant de l'impact des pluies qui devraient encore durer trois semaines et même s'intensifier en fin de saison. SOMMET DE COPENHAGUE En 2007, les inondations ont fait 300 morts et affecté plus de 800.000 personnes en Afrique de l'Ouest avec la destruction de maisons, de récoltes et d'infrastructures. "Nous sommes, si l'on peut dire, en concurrence avec l'Amérique latine et les Caraïbes parce que là aussi il y a une saison des ouragans et des inondations", a noté de Lys en évoquant les ressources limitées, ajoutant que l'OCHA envisage de lancer un appel pour le Burkina Faso. Le cycle des inondations et de la sécheresse qui frappe chaque année de nombreux pays africains est un obstacle au développement économique et les dirigeants africains souhaitent que le sommet sur le changement climatique convoqué en décembre à Copenhague reconnaisse qu'il est lié au réchauffement climatique. Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a déclaré la semaine dernière que l'Afrique pourrait opposer son veto à tout accord qui n'offrirait pas de compensation au continent. Il n'a pas dit combien les dirigeants africains réclameraient, mais certains experts ont parlé de 200 milliards de dollars par an. De Lys a estimé que les pays africains avaient besoin d'aide pour investir dans l'amélioration des infrastructures et de l'équipement pour faire face à l'impact du changement climatique. "Il s'agit d'une conférence qui doit discuter ouvertement de l'impact humain du changement climatique", a-t-il dit. - Reuters