Opinion de Bangaly Condé «Malbanga»
Comme en 1958 sous la direction éclairée du Président Ahmed Sékou Touré, le
peuple de Guinée vient de prouver encore une fois à la face du monde qu’il
était mur et civilisé, malgré les fraudes massives et irrégularités organisées
par la CNI de Ben Sékou Sylla.
Le 27 juin 2010 est désormais une date qui s’inscrit sur du marbre et non sur du
sable, car consacre la première élection démocratique libre et transparente que
la Guinée n’ait jamais connue. Le peuple de Guinée a voté dans le calme et dans
la discipline et il se prépare pour le deuxième tour dans quelques semaines.
Pourtant les incendiaires et les journaleux sataniques de la place prédisaient
des crises sociales sans précédent émaillées d’affrontements ethniques et de
règlements de compte. Aujourd’hui ces apatrides sont à leurs propres frais, le
peuple de Guinée lui est sorti vainqueur de cette première consultation.
Certes, cette élection pluraliste qui a mis aux prises 24 candidats à laquelle
n’ont participé ni le Président de la transition, ni les membres du
gouvernement encore moins les membres du Conseil National de la Transition
(CNT) a été un vote communautaire et ethnique, mais cela n’entame en rien son
sens politique et démocratique, car elle constitue une rupture avec les
pratiques du passé et permet désormais à la Guinée de rentrer dans le cercle
des nations les plus démocratiques.
Quel Guinéen n’a pas eu la chère de poule la nuit du vendredi 2 juillet 2010
quand le président de la CENI, Mr. Ben Sékou Sylla, sur les écrans de la
télévision nationale donnait les résultats comme dans un pays qui a vécu des
dizaines d’années dans la démocratie?
Malgré les imperfections et irrégularités constatées ici et là qui ont d’une
manière ou d’une autre influencé les résultats des urnes, le peuple de Guinée
est sorti grand de cet accomplissement. Même si quelques heures avant la
proclamation des résultats le vendredi 2 juillet, certains leaders avaient déjà
crié aux fraudes massives à Conakry et à l’intérieur du pays.
D’abord c’est le RPG du professeur Alpha Condé qui sera le premier parti à
dénoncer les fraudes massives et irrégularités qui avaient entaché ce scrutin.
Ainsi selon son chef, arrivé deuxième avec 20,67 % des suffrages, un vaste
complot était ourdi contre le RPG lors de la centralisation et le décompte des
bulletins de vote.
Aussi, le lendemain de la proclamation des résultats, le leader du PEDN,
l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté, arrivé quatrième avec 7,75% des
suffrages, criera aux fraudes massives et irrégularités à Conakry et dans
certaines villes de la Haute Guinée et de la Moyenne Guinée. Dans son
entendement un troisième tour ne serait pas exclu.
Sidya Touré de l’UFR, le malheureux troisième avec 15, 60 % des suffrages, qui
était resté serein après le scrutin, montera aux créneaux dès après l’annonce
des résultats par la CENI pour revendiquer la seconde place après Cellou Dalein
Diallo de l’’UFDG en tête avec 39,72%. Il a dénoncé des fraudes en Haute Guinée,
Moyenne Guinée et à Conakry. Selon lui, l’opposant historique aurait même
bénéficié de la complicité du Président de la transition et du Président de la
CENI pour être au deuxième tour.
Enfin, Cellou Dalein Diallo, le vainqueur de l’élection du 27 juin, lui s’est
félicité du bon déroulement du scrutin et a affirmé qu’il était satisfait des
résultats, avant de déposer sa plainte.
Quant à Bah Ousmane de l’UPR, qui a dénoncé avec preuves concrètes l’ampleur de
la fraude qui décrédibilise la première consultation électorale libre et
démocratique a demandé l’annulation du scrutin surtout à cause des fraudes
massives constatées à Conakry et en Moyenne Guinée. Plusieurs autres candidats
abonderont dans le sens. Bref, ce sont 21 candidats sur 24 qui déposeront des
recours auprès de la Cour Suprême.
La seule fausse note enregistrée dans ce processus électoral fut la marche
violente des chemises rouges de Sidya Touré qui ont proféré des injures à
l’encontre des parents du Président par intérim. Il n’en fallait pas plus pour
provoquer le courroux du Général d’armée qui a même menacé de démissionner.
N’eut été la médiation des présidents des autres institutions républicaines, du
Premier ministre et son gouvernement, des notabilités du pays, des religieux et
certains présidents africains, notamment Amadou Toumany Touré du Mali, on serait
aujourd’hui à la case de départ.
De manifestations en contre manifestations pour soutenir le président Sékouba
Konaté, les acteurs sont parvenus à réconcilier les uns et les autres et à
demander à tout le monde de mettre au dessus de tout l’intérêt supérieur de la
nation. C’est dans ce climat d’apaisement que toute la Guinée attendait les
résultats définitifs du scrutin du 27 juin 2010.
Une attente qui aura duré huit jours, le temps pour la Cour Suprême de statuer
sur les recours déposés par une quinzaine de candidats et proclamer les
résultats définitifs dans la perspective du second tour.
Sur la jonction des recours, les uns seront irrecevables et les autres seront
pris en compte en conformité avec la loi. Ainsi, les requêtes retenues, entres
autres, ont été celles des candidats, Alpha Condé (RPG), Sidya Touré (UFR),
Lansana Kouyaté (PEDN), Papa Koly Kourouma (RDR), Jean-Marc Telliano (RDIG).
Sans surprise, les deux candidats qui ont été retenus pour le second tour seront
confirmés par la Cour Suprême avec quelques ajustements des pourcentages, et
des annulations de votes à la clé. Ainsi les votes de Matoto, Ratoma, Kankan,
Mandiana et de Lola ne seront pas pris en compte en raison des fraudes et
irrégularités constatées dans ces circonscriptions.
Ainsi Cellou Dalein Diallo sera crédité de 43.69%, suivi du Prof. Alpha Condé
avec 18,25%. Arrivé, troisième, l’ancien premier ministre de 1996, recueillera
13,062%. La quatrième place revendra toujours à l’ancien premier ministre du
gouvernement de consensus de 2007, Lansana Kouyaté avec 7,04%. Les grands
gagnants de la soirée du mardi 20 juillet furent Papa Koly Kourouma qui verra
son pourcentage passé de 4,85% à 5,75% et Jean-Marc Telliano du qui a accédé à
la 7e place avec 2,33%.
Après analyse de ces résultats définitifs, on peut affirmer sans risque de se
tromper que la CENI roule pour un des deux candidats. Pathé Dieng directeur des
opérations électorales, El hadj Boubacar Diallo directeur de la planification,
Telly Touré directeur de la logistique et Telly Diallo directeur financier en
savent quelque chose puisqu'ils ont saboté ce premier tour ave la complicité de
Tibou Kamara ministre Secrétaire Général à la présidence qui est entrain de
mettre tout en œuvre pour changer les résultats des urnes.
Comment peut-on expliquer l’annulation des votes de Kankan, Mandiana et Lola
parce que les procès verbaux ne sont pas parvenus à la Cour Suprême ?
Si les Commissions Electorales Préfectorales Indépendantes (CEPI) de Kankan, de
Lola et de Mandiana déclarent avoir transmis les procès verbaux à la CNI, qui
donc les a fait disparaître ?
Comment plus de 150 urnes destinées à la Haute Guinée peuvent-elles des perdent
dans la nature ?
Seuls les directeurs des opérations électorales, de la planification et de la
logistique de la CENI pourront donner des réponses à ces questions.
Enfin, pour éviter les fraudes et irrégularités sciemment orchestrées par la
CENI au premier tour, le Gouvernement guinéen doit prendre ses responsabilités
en restructurant la « CENI version Cellou Dalein Diallo » pour lui donner un
caractère national et impartial.
Le Gouvernement de transition doit saisir l’occasion offerte par la grande
muette de restituer le pouvoir aux civils, d’instaurer la démocratie en Guinée
et d’élire un président issu des urnes. Pour cela, Jean Marie Doré doit veiller
sur l’entourage du Président de la Transition qui tente par tous les moyens de
faire échouer la transition tant enviée par Sékouba Konaté.
À bon entendeur salut !
Bangaly Condé «Malbanga»