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Sakineh, condamnée à mort par lapidation pour double adultère et meurtre

Aug 29, 2010

La communauté internationale s’inquiète toujours du sort de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne de 43 ans condamnée à mort par lapidation dans son pays après la diffusion d'«aveux» télévisés. L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a ainsi annoncé samedi qu'elle craignait que l'exécution ne se déroule «bientôt».

En France, c’est Bernard-Henri Lévy qui a initié le mouvement sur le site de sa revue La règle du jeu. Le philosophe a publié dimanche soir une tribune de soutien à la condamnée signée par de grands noms du cinéma et de la littérature - l'écrivain tchèque Milan Kundera, le prix Nobel nigérian Wole Soyinka, la créatrice franco-iranienne de BD Marjane Satrapi ou encore les comédiennes Juliette Binoche et Mia Farrow.

Son sort incertain

Le ministre brésilien des Affaires étrangères a fait valoir mercredi que l'Iran pourrait tirer profit d'un «geste» humanitaire en faveur de la condamnée à mort, et le président brésilien, Lula, avait même proposé le 31 juillet dernier de lui accorder l'asile politique. Mardi, c’était la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui avait affirmé que les Etats-Unis étaient «préoccupés par le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani», qui n'a pas été traité avec «la transparence et le droit à un procès équitable gravés au sein même de la constitution iranienne». «Même si le gouvernement iranien a par la suite indiqué qu'elle ne serait pas exécutée par lapidation, son sort est incertain», avait expliqué Hillary Clinton.

En effet, Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans et mère de deux enfants, a été condamnée en 2006 pour avoir eu «une relation illégale» avec deux hommes après la mort de son mari. Cependant, la justice iranienne affirme qu’en plus d'un double adultère, elle a également été reconnue coupable de complot pour tuer son mari. Faux, répond son avocat, Mohammad Mostafaie, qui a du se réfugier en Norvège sou la pression du régime de Mahmoud Ahmadinejad.

«Elle a été condamnée à 99 coups de fouet pour “relation immorale” avec un homme pendant que son mari était en vie. Après le meurtre de son mari, elle a été condamnée à dix ans de prison pour complicité. Et, au même moment, un autre tribunal l’a rejugée pour son soi disant adultère et l’a condamnée, cette fois, à la lapidation.» L'accusation de meurtre aurait été ajoutée par les autorités pour justifier la condamnation.

Interview forcée

L’affaire a été révélée début juillet par son avocat et ses deux enfants, et a suscité une telle vague d'indignation dans le monde que la justice iranienne avait ensuite annoncé le 11 juillet la «suspension pour des raisons humanitaires» du verdict. Et, alors que la réponse de la justice iranienne à une demande de la défense de réexaminer son cas est attendue dans les jours qui viennent, Sakineh Mohammadi-Ashtiani est apparue mercredi à la télévision d’Etat pour révéler qu’elle était bien impliquée dans le meurtre de son époux. Elle a affirmé qu’un homme avec lequel elle entretenait une relation lui a proposé de tuer son mari, et qu’elle l’a laissé commettre le meurtre lors duquel elle était présente.

Ses avocats ont affirmé qu'elle avait été forcée de donner cette interview, enregistrée à la prison de Tabriz, où elle est détenue depuis deux ans. «Elle a été frappée violemment et torturée jusqu'à ce qu'elle accepte d'apparaître face à la caméra», a affirmé l'un d’eux, Javid Kian. Il a dit à HRW s'attendre à ce que la Cour suprême rende dans les prochains jours son verdict final sur l'exécution ou non de l'Iranienne. – 20 minutes

 

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