Opinion de Ibrahim Kaba
Nonobstant une certaine transparence, la scène politique guinéenne est dans un tourbillon fécond en surprises. Son état actuel est ardu et difficile à prédire et à contrôler à telle enseigne qu’une perte de confiance s’est installée entre les partis politiques mis en place d’une part et entre les populations d’autre part.
S’il y a un aspect lugubre de cette scène politique c’est surtout l’étrange formation des coalitions mises en place à la hâte et recelant leurs intentions. Or, quand la méfiance et le soupçon s’installent, personne ne croit plus à personne. Ce qui laisse le champ libre à la politique de conflits et de tensions qui peut jeter du sable aux yeux des participants. L’origine de cette situation émane de la négligence coupable de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) qui rame à contre courant. Ce risque est coûteux à la Guinée en termes de cohésion nationale, d'opinion extérieure et de décollage socio-économique pour ce pays qui a déjà enregistré un énorme retard.
Le second tour pourra réserver une surprise qui dilatera bien des figures. Il pourra également apporter la lumière et occasionner un coup de vent aux dos des partis qui auront fait le choix judicieux, les jetant ainsi à combler le creux et à occuper largement l'essentiel de l’espace politique. Afin de maintenir cette dynamique et gagner les électeurs, il est impératif de transformer, tambour battant, leurs idées de mobilisation afin de prévaloir avec conviction. Un tel effort exige une organisation publicitaire et médiatique efficiente. Pour filtrer les embuscades, ces partis ont besoin de tenir des séances de concertations aussi bien sur leurs stratégies communes que sur les réalités du pays. En effet, malheur à ceux qui se trompent sur leurs électorats ou qui analysent les forces et faiblesses du moment opportun. Chaque jour le peuple de Guinée grandit dans l’ardeur du combat pour changer leurs conditions et asseoir la liberté et le progrès dans la justice sociale. Tel nous apparait le fond véritable du duel qui oppose les visions des candidats Alpha Conde et Cellou Diallo.
Dans tous les cas, le pouvoir est par terre. Celui qui le ramasse sera l’homme de la grande marche, c'est à dire celui qui croit au bonheur pour tous et au nouveau Soleil qui s’annonce pour la Guinée.
Ibrahim Kaba
San Francisco Bay Area
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