Une délégation de la Cellule de Communication et de Sensibilisation Electorale (CCSE) s’est rendue samedi, 28 août 2010 aux sièges des deux partis politiques – UFDG et RPG - dont les candidats sont qualifiés pour le scrutin du 19 septembre du second tour de l’élection présidentielle.
La délégation était conduite par son Président Thierno Seydou Bayo (sur la photo). La CCSE a inscrit ces rencontres avec la jeunesse de ces deux formations politique «dans le cadre de la campagne d’information et de sensibilisation.»
Au siège de l’UFDG, première étape de cette tournée, la délégation a été accueillie par El hadj Ousmane Sow, premier responsable en charge de la jeunesse du parti.
Dans son adresse le chef de la mission de la CCSE a dit que « le présent déplacement a été initié pour traduire la volonté de notre Cellule d’ouvrir le dialogue avec la jeunesse des partis politiques candidats au second tour. Ceci, a dit Thierno Saïdou Bayo, au regard de l’importance de cette jeunesse dans le processus électoral. » M. Bayo d’aborder par la suite le déroulement du scrutin du premier tour de la présidentielle qui, selon lui, a plutôt connu des « faiblesses liées au découpage électoral, au choix des membres des bureaux de vote et à l’insuffisance de formation de ces membres. » Toutes choses qu’il impute à la fois à la CENI et au MATAP et même aux partis politiques dont les candidats étaient en lice lors du premier tour de la présidentielle du 27 juin. Il a réfuté le terme d’«irrégularités. »
Le Chef du Département Information, Sensibilisation et Communication (DISC) de la CENI a fait part à ses interlocuteurs de la jeunesse de l’UFDG des mesures correctives envisagées par son institution pour « corriger les faiblesses du premier tour ». Ces mesures selon Thierno Saïdou Bayon, seraient : « le déploiement des missions conjointes de redécoupage des bureaux de vote à travers 13 axes stratégiques et couvrant l’ensemble du territoire ; les dispositions prises par la CENI et les partis candidats pour que les membres de bureaux de vote sachent lire et écrire correctement ; la prise en charge totale de la formation par IFES pour des séances de formation en cascade devant toucher tous les membres des bureaux de vote sans exception. » Les cycles de formation devraient « aborder tous les sujets liés au vote de manière précise et méthodique», a conclut le Chef du DISC de la CENI.
Par rapport à la composition de la CENI, Thierno Seydou Bayo a rappelé que « La CENI est composée de guinéens en lesquels les partis politiques, la société civile et l’administration avaient porté toute leur confiance en les choisissant. Les membres de la CENI sont intimement attachés à leur serment ; ils ne sauraient être partisans. Les membres de la CENI n’ont aucune – je dis bien aucune – possibilité d’accorder des avantages à un candidat par rapport à un autre », devait-il souligner.
Des questions ont été posées aux missionnaires de la CENI par les jeunes de l’UFDG. Des questions portant sur :
- la possibilité ou non pour les vacanciers de voter par dérogation ;
- les dispositions du Code électoral au cas où un membre de bureau de vote refuserait de signer le procès-verbal ;
- le niveau de collaboration entre la CENI et le MATAP ;
- la position de la CENI par rapport à l’initiative du Premier ministre de matérialiser la relation CENI-MATAP par un décret du Président de la République ;
- les mesures prévues pour assurer une remontée diligente des résultats;
- le non paiement des primes de certains membres de bureaux de vote lors du premier tour ;
- l’utilisation ou non d’enveloppes le jour du vote ;
- la méthode d’identification des détenteurs de cartes alphanumériques ;
- les rumeurs faisant état de la fabrication de fausses cartes d’électeur –fictives- et qui seraient introduites en provenance du Nigéria.
La délégation a apporté des réponses qui ont paru satisfaire les interlocuteurs de l’UFDG du candidat Cellou Dalein Diallo.
Contrairement au siège de l’UFDG où l’ambiance était à la convivialité, le quartier général des jeunes du RPG d’Alpha Condé n’était pas à la sérénité. Un ressentiment semblait se dessiner par rapport à tout ce qui pourrait ressembler à la CENI. Ceci, au regard des griefs que le parti d’Alpha Condé garde contre la CENI depuis la tenue du premier tour de l’élection présidentielle, le 27 juin 2010.
D’entrée de jeu le Secrétaire général de la jeunesse du RPG, MBani Sangaré a paru réserver un bon accueil à la délégation de la CENI en la remerciant «chaleureusement d’avoir fait le déplacement » tout en assurant que «la jeunesse du RPG est toute disposée à ouvrir le dialogue pour que le second tour se passe dans de meilleures conditions.» Mais la courtoisie s’arrêtera au terme de la présentation des motifs de la présence de la délégation à ce niveau car, il ne sera même pas facilité au chef de la délégation de la Cellule de communication et de sensibilisation électorale de la CENI de s’acquitter de la lecture de son discours lequel définissait les raisons de la présence de cette délégation auprès de la jeunesse du RPG. Des huées et des injures de la part des militants qui avaient aussitôt rallié les lieux comme sortis de nulle part à l’annonce de l’arrivée des missionnaires de la CENI. Ils se disaient « attristés » et « choqués » par les mots du chef de la délégation qui, comme au siège de l’UFDG a dit : « il n’ya pas eu d’irrégularités mais des faiblesses » qui ont émaillé le premier tour de l’élection présidentielle.
Morceaux choisis du cri de cœur des militants en furie du RPG : «Le scrutin du premier tour a été une honte. Le découpage électoral effectué n’était que l’expression d’un vol programmé. La Fossepel s’est montrée incompétente. Tu es un menteur M. Bayo. Les membres de la CENI ne sont qu’une bande de voleurs. La CENI doit être dissoute. Les membres de la CENI sont tous des alliés de l’UFDG c’est pourquoi vous refusez la participation du MATAP à l’organisation de l’élection. Le Fichier électoral doit être audité ainsi que les ordinateurs de la CENI dont les membres ont reçu de l’argent de nos adversaires. La CENI est à la solde de l’UFDG. »
Comme on le voit, l’atmosphère n’était vraiment pas à la sérénité. Il ne sera pas ainsi donné l’opportunité au chef de la délégation de pouvoir répondre à ces accusations que Thierno Seydou Bayo et sa suite ont prises pour des questions.
Et malheur pour M. Bayo quand il a forcé la situation pour faire part de « la forte présence des observateurs nationaux et internationaux le jour du scrutin. » Observateurs « dont les comptes-rendus étaient positifs par rapport au déroulement du scrutin du 27 juin 2010. ». Les militants se sont vus plus offensés par ces propos. Ils ont foncé sur le podium où se trouvait installée la délégation de la CENI en proférant des insanités. On n’a même oublié qu’on est au mois saint de ramadan. Heureusement qu’il y avait des personnes de bonne volonté pour pouvoir arrêter cette foule déchaînée et en colère contre la CENI.
La presse n’a pas non plus été ménagée dans cette épreuve. Heureusement, que « tout est bien qui finit bien », comme le dit l’adage.
Il faut préciser que la Cellule de Communication et de Sensibilisation Electorale (CSSE) est la structure mise en place au niveau de la CENI et qui comprend, outre les membres du Département Information, Sensibilisation et Communication (DISC) de la CENI, Un (1) représentant de Ministère de la Communication, Trois (3) du MATAP ainsi que des représentants de tous les partenaires et ministères ; comme l’ambassade de France, l’Union européenne, etc. - AfricaLog