Le choix du général de brigade Siaka Sangaré, Président de la CENI procède d’un constat sur le terrain par le Comité de suivi-évaluation. Il aura fallu que d’autres guinéens perdent la vie pour que l’Exécutif guinéen accepte d’entendre raison et prenne la mesure de la situation qui prévaut dans le pays. Le général Sangaré pose pour AfricaLog, la toute première photo prise depuis sa nomination hier. C'était ce matin 20 octobre au Novotel GHI.
En dépit du changement intervenu à la tête de la CENI, on continue d’entretenir le flou par rapport à la tenue du scrutin à la date du 24 octobre 2010. On tient à ce que le scrutin ait coute que coute lieu même si des insuffisances sont signalées de-ci, de-là.
En tout cas le Président du Comité de suivi-évaluation des actes préparatoires du second tour de l’élection présidentielle 2010 a été clair en remettant mardi, 19 octobre 2010, au Président de la transition le premier rapport d’appréciation de la structure.
C’était à la faveur d’une audience à la résidence du Président de la République par intérim, dans la commune de Kaloum. Il s’agit d’un rapport d’étape élaboré suite à la réunion de travail que le Comité a eue avec le MATAP et la CENI, le samedi 16 octobre.
Au terme de cette rencontre qui a connu les éclairages d’experts et de personnes ressources, le général Aly Traoré, Président dudit Comité, annonce avoir «recensé et retenu trois difficultés majeures pouvant affecter l’organisation de l’élection présidentielle du 24 octobre 2010.»
Selon lui, ces difficultés sont les suivantes:
- Les cartes alphanumériques, en particulier pour les guinéens de l’étranger: on note un manquant de 5000 en Guinée Bissau, 2773 en Côte d’Ivoire, 2350 en Gambie, 263 au Sénégal ;
- Les difficultés financières: il ressort que même si le budget électoral est complètement bouclé, la CENI, à l’heure actuelle ne peut bénéficier des fonds disponibles. Pour la simple raison, que l’institution ne peut avoir accès à ses fonds à la Banque Centrale pour problème de signature. D’autre part, la deuxième tranche du budget de la Fossepel souffre toujours de la non justification des dépenses de la première tranche.
- Les problèmes liés à l’organisation et au fonctionnement de la CENI. Il ne fait aucun doute que la crise de succession qu’elle traverse entraîne des blocages en son sein du fait de l’absence d’un Président habilité à prendre des actes administratifs dont le décaissement à la Banque et la désignation de membres des bureaux de vote.
Au regard de ce tableau, le Comité a suggéré au Président de République par intérim, quatre propositions majeures dans l’optique de créer des conditions appropriées en vue de la tenue effective du second tour de l’élection présidentielle du 24 octobre:
- La prise de décision politique concernant la présidence de la CENI ;
- La mise à la disposition de la CENI d’un hélicoptère pour faire face à des cas de force majeure ;
- La mise à disposition de la CENI des financements promis ainsi que l’accès à ses ressources à la Banque Centrale ;
- La prise d’une décision relative au vote des guinéens de l’étranger n’ayant pas reçu les cartes alphanumériques et ce, en accord avec la Cour suprême.
Le Président du Comité de suivi-évaluation a tenu à préciser qu’« il est urgent de pouvoir apporter une solution aux problèmes soulevés dans un délai de quarante huit heures. Au-delà, martèle le général Aly Traoré, il ne fait aucun doute, que la non résolution de la crise de succession à la tête de la CENI pourrait remettre en cause la tenue de l’élection à la date du 24 octobre 2010.»
Dès la fin de l’audience, le Président de la transition a pris l’acte de nomination d’un nouveau Président de la CENI, en l’occurrence, le général Siaka Toumani Sangaré, jusque-là expert de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) près la CENI.
Il semble proche des guinéens pour avoir épousé, en secondes noces la belle Hadja Fatoumata Binta Diallo, ex-Ministre guinéenne de l’Energie et de Hydraulique sous le régime de feu le Président Lansana Conté. – AfricaLog.com