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Laurent Gbagbo sûr de lui à la veille de la présidentielle ivoirienne

Oct 30, 2010

Le président sortant de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo s'est dit samedi, dans les colonnes du "Journal du Dimanche", certain de remporter le scrutin historique du lendemain, ajoutant craindre des violences, qui "viendront de ceux qui perdront".

"Si ces élections se déroulent normalement, on aura franchi un cap", note Laurent Gbagbo, opposé à 13 candidats, mais surtout à deux vétérans de la politique ivoirienne, l'ancien président Henri Konan Bédié et l'ancien Premier ministre Alassane Dramane Ouattara.

Le scrutin qui se tient dimanche est en effet lourd de sens, censé tourner la page d'une décennie de crise. Il a déjà été reporté à six reprises dans un contexte de guerre civile, ce qui a offert au président sortant cinq années de 'prolongations': son mandat s'est officiellement achevé en 2005.

Depuis le coup d'Etat manqué qui a déclenché la guerre civile en 2002, la Côte d'Ivoire est coupée en deux, entre le nord contrôlé par la rébellion et le sud par les forces gouvernementales.

"C'est parce qu'il y a eu la guerre que je suis resté dix ans au pouvoir", ajoute Gbagbo, se disant "plutôt fier d'avoir maintenu les institutions de la république".

L'accord de paix de mars 2007 a permis la constitution d'un gouvernement d'union nationale avec l'ex-rébellion, la démobilisation des rebelles étant la condition sine qua non pour la tenue du scrutin. En face, les milices patriotiques ayant soutenu le régime d'Abidjan réclament aujourd'hui les mêmes primes de retour à la vie civile que les ex-rebelles.

Interrogé sur l'éventualité de violences, il répond: "oui, je les crains. Ces violences viendront de ceux qui perdront. Et comme ce n'est pas moi qui vais perdre..." Tout au plus admet-il la "possibilité" d'un second tour: "ce ne serait pas une défaite si j'allais au deuxième tour. L'important est qu'au final je remporte cette élection".

Et il semble exclure toute autre éventualité. Quand on lui demande s'il promet de ne pas s'accrocher au pouvoir en cas d'échec il répond: "je ne promets rien à personne. Et puis les sondages ne peuvent pas se tromper à ce point".

Laurent Gbagbo espère aussi pouvoir mettre fin à la scission de facto du pays entre le Nord et le Sud: "nous organisons ces élections pour que cela marque une étape". "Si la situation d'exception est terminée, le nouveau président pourra leur dire (NDLR: aux Forces Nouvelles, qui contrôlent le Nord): 'faites vos bagages et foutez le camp!'".

Enfin, interrogé sur ses relations avec la France, Laurent Gbagbo a réaffirmé vouloir le départ de la force Licorne, aujourd'hui sous mandat de l'ONU, "quand les élections seront terminées", et s'en prend à la présidence Chirac.

Il juge avoir entamé depuis avec Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée de Nicolas Sarkozy, une "discussion encourageante entre gens civilisés". "Je pense que Paris a compris que nous estimons que l'Etat français sous la direction de Jacques Chirac et Dominique de Villepin nous a fait du tort", ajoute-t-il.

Enfin, au chapitre économique, il s'est dit satisfait des partenariats avec les Chinois, de plus en plus présents en Afrique: "quand on signe un contrat avec eux, ils ne vont pas voir si on a des gens dans nos prisons ou s'il y a un problème de droits de l'homme. Et puis les taux auxquels ils prêtent sont très accessibles. Si les Occidentaux veulent avoir les marchés que décrochent les Chinois, ils n'ont qu'à s'aligner". AP

 

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