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Les crimes ne seront pas impunis, et la Guinée ne sombrera PAS!

Nov 01, 2010

Opinion de Thierno Rampnoux Diallo

La semaine sanglante de terreur en Guinée a débuté avec des rumeurs d’un empoisonnement de militants du camp de l’Arc-en-ciel d’Alpha Condé à un meeting qu’il organisé le vendredi 22 octobre à Conakry. Cette rumeur orchestrée et de pure affabulation accusant le camp de l’alliance des bâtisseurs Cellou Dalein Président d’avoir empoisonné les militants de l’Arc-en-ciel et dont à ce jour aucune analyse médicale n’est venue étayer et confirmer. Cette manipulation de l’opinion est gravissime pour la Guinée. Et les conséquences tout aussi graves.

La remise en cause du tissu social, la cohabitation ethnique harmonieuse , séculaire des différentes composantes de la Guinée et les déplacements de populations pour se mettre à l’abri en ont été le résultat. A l’intérieur du pays, des groupes extrémistes manipulés par Alpha Condé et son camp, organisés en véritables Ku klux klan, s’en sont pris à la communauté Peule, avec une véritable chasse à l’homme, des pillages, des violes, des destructions de biens et de maisons. Ainsi le tissu social, le fondement même de la Nation guinéenne sont remis en cause par ces actes éminemment condamnables, qu’aucune cause ou un objectif ne sauraient justifier. Le gouvernement guinéen, les responsables de la transition, le camp de l’arc-en-ciel, les hautes autorités morales et religieuses n’ont pas condamné ces actes et ne leur ont apporté la sécurité et le soutien nécessaires en ces moments difficiles. Si on doutait encore de leur partialité et de leur parti pris, nous voilà servis.

Les élections libres et démocratiques étant le mode de départager les postulants à une compétition électorale, je me posais déjà la question dans mes premiers écrits sur ce débat politique des élections présidentielles guinéennes, en me demandant bien si les leaders politiques étaient-ils vraiment prêts pour conduire le pays à cette étape importante de sa marche. Contrairement au peuple qui lui était prêt. Mon pessimisme s’est renforcé en constatant ce qui se déroule en ce moment en Guinée.

Encore une fois, faut-il le rappeler, les élections et la démocratie supposent simplement un vainqueur un vaincu et un seul gagnant : le pays en entier ; et enfin, que la minorité perdante doit se soumettre momentanément le temps du mandat de la majorité gagnante. On peut prendre l’exemple actuel et édifiant de la France, qui est notre référence politique, confrontées aux réformes de la retraites vivement contestées par beaucoup de Français aujourd’hui, qui vont pourtant se résigner à les accepter, car le président Sarkozy a la légitimité du peuple, pour agir le temps de son mandat, il peut se le permettre, même avec les millions de manifestants dans la rue.

Comment croire qu’un camp ou une personne qui est supposée gouverner le pays et les Guinéens, qui est arrivée en seconde position d’après les résultats du premier tour des élections veuille chambouler tout le pays, remettre en cause le tissu social, la coexistence séculaire entre les composantes ethniques du pays et ce guidé uniquement par un seul objectif : arriver au pouvoir par tous les moyens, même au prix de décombres humains qu’il foule au pied sur son passage.

NON, ceci ne serait pas tolérable et jamais acceptable par les Guinéens et la communauté internationale, car le monde a évolué et les époques ont changé. Que les auteurs de ces haines, ces violences, ces crimes qui sont bien connus, sachent qu’ils devront faire face à la justice guinéenne et internationale, qu’ils répondront de leurs actes et en payeront le prix. La culture du pardon, le fatalisme (c’est Dieu qui l’a voulu…) du «moslaha» entretiennent l’impunité chez le Guinéen. On n’est plus dans une jungle où la voix du plus fort, du plus musclé aurait droit de cité et de s’imposer face aux autres.

Il faudra que les guinéens sachent où se trouvent les blocages, les manipulations diverses qui empêchent ce pays de retrouver le concert des nations « civilisées » et démocratiques. On peut encore admettre qu’en 2010 en Guinée, on dorme le ventre vide, mais la peur au ventre, NON ! Les peurs et les intimidations ne sauront changer le cours de l’histoire qui mènera inéluctablement la Guinée sur le chemin de la paix, de leur coexistence harmonieuse, de leur bien-être et du développement de la Guinée

Thierno Rampnoux Diallo,
Email : thierno@paris.com
- Paris
 

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