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Une semaine pour en finir avec cette supercherie

Nov 04, 2010

Opinion de Sangaré Bachir

Nous avons une semaine pour en sortir de cette interminable attente d’un retour à un calme et à une sérénité pour que les guinéens puissent parler d’autres choses que ce dont on vite actuellement. Il ne faut surtout pas qu’un soit disant fait divers puisse à nouveau entrainer un report de la date du 07 novembre. Une fois, deux fois, trois fois. Et ben y’en a marre, marre de ce jeu de dupe où on prend les pauvres citoyens comme des morpions manipulables à tout va. Les leaders des deux camps ont l’obligation de maitriser les voyous qui polluent leurs rangs. Les exactions de certains acteurs de cette transition montrent à suffisance leur manque de volonté manifeste à sortir de cette situation somme toute devenue intenable pour le guinéen et ces reports de date sans vrai motifs valables, si ce ne sont que de maigres contestations des uns et des autres, est en partie, la base de affrontements de ces derniers jours. Pour s’en sortir il n’y a pas mille et une façons. Les deux candidats doivent changer radicalement de stratégie politique, fondée pour l’instant sur le vote communautaire, l’hymne des prétendants au trône.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y a de ces temps où l’Homme qui qu’il soit épris de paix et de justice doit se lever et dire stop. Stop à ces affrontements orchestrés et soutenus par des « cons » de partisans qui se réclament de tel ou de tel camp alors qu’ils ne sont là que pour pillés, semer le désordre, faire de la propagande contre telle ou telle ethnie. Ces gens n’ont rien à voir avec la politique et de ce fait ils discréditent les vrais militants des partis politiques qui soutiennent eux leur candidat et qui n’entrent pas dans cette supercherie. Que les apprentis militants ou autres amateurs d'ethnocentrisme chasse que la composition ethnique guinéenne actuelle ne changera ni aujourd'hui ni après le 07 novembre. Il y a en Guinée des mariages mixtes, des amis, des collègues d'ethnie différents. On ne saurait foutre tout ça en l'air sous prétexte de vouloir que son candidat soutenu sur la base ethnique a de fortes chances d'accéder au pourvoir. Un président élu sur fond de division et de déchirement n'ira nulle part. Les deux camps ont mis leur champion sur une position compliquée: Le plus important n'est pas la victoire, mais de ne surtout pas perdre. Tout guinéen quelque soit son nom remplissant les conditions d'être guinéen peut être président. Ces affrontement étaient prévisibles et chaque camp campant sur ces positions et dormant sur ses lauriers, la situation a empirer donnant lieu à des affrontements avec des conséquences dépassant parfois le propre de l’imaginaire. Entre jets de pierre, répression policière, empoisonnement de citoyens, massacre à caractère ethnique… le guinéen qui rêvait d’en finir avec cette supercherie électorale est de loin d'être situé sur son sort. Nous qui rêvions après Sékou Touré, Lansana Conté et Dadis à une Guinée, unie et réconciliée avec elle même, on est loin du compte. On parle de massacre de déplacés de chasse à l'homme. Moi je dirais à ceux qui dans leurs têtes, pensent un seul instant chasser leurs voisins guinéens parce qu'ils ne portent le même NOM qu'eux, que ces gens là ne sont que d' ignobles individus que nous devons tous combattre. Aucun guinéen ne peut prétendre faire un casting pour choisir ces voisins.

L'histoire de la Guinée est jalonnée de rendez-vous manquer et cette fois-ci nous n'avons guère droit à l'erreur.

Le guinéen a la mémoire courte. L’an dernier on tirait sur les mêmes personnes qui manifestent aujourd’hui. A cette époque l’armée ne faisait guère de différence entre tel camp ou tel autre. Les adversaires d’aujourd’hui étaient les alliés d’hier. Ces mêmes partisans qui manifestaient ensemble hier, s’affrontent aujourd’hui entre eux tandis que les leaders des deux camps jouent à l’hypocrisie en faisant de vrai faux appels au calme sans conviction et sans fermeté. Les guinéens se sont tant battus pour des élections libres et transparentes, pour un pouvoir civil, pourquoi au moment où nous somme prêt du but, on ferait tout pour s'en éloigner.

Devant Dieu et devant le peuple de Guinée, Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé, Sékouba konaté et Jean Marie Doré ont en leur main le DESTIN d’une NATION et d’un PEUPLE dont l’histoire n’a jamais sourie et auquel il faut à tout prix, assuré des lendemains meilleurs. Mieux que quiconque, les deux acteurs principaux de ce second tour, dont les seules stratégies politiques qui vaillent sont le désordre et le chaos, vident de tout débat politique sensé rejeter aux calandres grecques toute tentation ethnique et régionaliste, doivent être mis devant les faits.

Il n’y a pas besoin de faire de meeting commun des deux candidats, pour maitriser les brebis égarés qui polluent leur rang. En tant qu’homme responsable, ils n’avaient pas à attendre que le président par intérim leur demande de faire une tourner.

On se rappelle tous de l'accord de bonne conduite qu'ils avaient signés récemment à Ouaga sous l'œil attentif de Blaise le médiateur. Ils n'ont su tenir parole et surtout être à la hauteur d'hommes politiques responsables que nous attendons tous d'eux. Si affrontement il y a eu , c'est que deux camps sont concernés. De ce fait chacun, au lieu d'accuser l'autre comme étant l'instigateur, devrait chercher à ramener le calme et la sérénité dans son propre camps, faire sa propre enquête et identifier les coupables pour les traduire en justice. Ces casseurs, pilleurs et assassins n’ont rien à faire dans un mouvement qui se veut politique et citoyen. Si on a de l’énergie à donner pour son candidat on doit jeter toutes ses forces pour l’aider à rassembler, à convaincre et à rassuré l’autre camp qu’une fois élu, il saura garder notre Guinée unie dans sa diversité et prête à relever les grands défis qui nous attendent. Ou alors, les deux candidats réussissent à nous sortir de la situation actuelle et rassembler tous les guinéens, où ils donnent raison à Lansana Conté qui disait « qu'aucun civil ne peut diriger la Guinée ». Vu comme c'est parti on est pas loin de cette affirmation.

Quant au président de la transition et au gouvernement, ils ont en charge après avoir autorisé la campagne électorale, de la sécurité des guinéens et de leur bien. Il ne faut pas tout mettre sur le dos des mouvements politiques qui certes, ont de loin la responsabilité de l’éducation citoyenne et pacifique de leurs militants. Si de tels dérapages ont été constatés, le gouvernement devrait se doter d’une armada de sanctions envers les mouvements politiques, tant judiciaire que financier visant à responsabiliser d’avantage les leaders politiques.

Moi j’ai toujours cru et j’espère continuer à croire au potentiel du guinéen. Je suis confient qu’en chacun de nous, dorment, une énergie, une créativité et un savoir-faire, lesquels une fois éveillés, nous donnerons les clefs de sortie de cette misère que nous vivons, il y a de cela plus d’un demi-siècle. Unis nous somme fort.

Somme toute, j’ose dire ESPOIR. Oui de l’espoir car il y’en a et surtout parce que l’espoir fait vivre.
Dans son dernier discours à la nation, S. Konaté a donné rendez-vous aux guinéens devant l’histoire: « Je n’accepterai pas que des Guinéens se sentent étrangers chez eux, où soient traqués à cause de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique. L’unité de la nation sera préservée à tout prix »
En écoutant ces paroles on est forcé de croire en des lendemains meilleurs, il n’y a pas de fatalité dans le cas guinéen. Il faut que cette chasse à l’homme entre guinéens cesse, la Guinée n’appartient pas à quelqu’un plus qu’à un autre. Aucun guinéen ne doit être chassé, traqué comme un mal propre. Au lendemain du second tour, quel que soit le vainqueur, la terre doit continuer à tourner, les guinéens doivent pouvoir se lever et aller au travail, le monde doit avoir les yeux rivés sur la Guinée pas pour commenter des attitudes inhumaines, des affrontements à la hache, au couteau, flèches en mains entre guinéens, mais un pays qui se lève du bon pied pour des lendemains meilleurs. Il faut y croire.
La guerre c’est salle, la guerre ce n’est pas bon, les guinéens doivent se souvenir des années 90’ au Liberia et en Sierra Léone et tout récemment au Kenya en 2007 suite aux élections présidentielle du second tour. Si aucune paix n’est éternelle, toute journée qui prolonge la paix est une bénédiction. Ne nous reposons pas sur nos acquis, les guinéens autant que sommes nous avons l’ultime obligation de cultiver la paix, de vouloir que la paix soit dans le cœur et l’esprit de chacun. Pour construire cette paix, il faut être deux : soi-même et le voisin d'en face. Pensons-y.

Que Dieu bénisse les Guinéens et la Guinée.
SANGARE Bachir.
Montpellier, France

 

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