Opinion de O. Tity Faye
Il n'ya pas eu toujours les mieux-disant, encore moins les mieux-faisant dans cette transition guinéenne. Pourra t-elle se conclure avec les mieux-pensant ?
Nous avons beaucoup parlé, écrit, et agit depuis la prise du pouvoir du 28 décembre 2008 pour atteindre des objectifs intermédiaires menant à l'ultime objectif : le bienêtre de la Guinée et de ses populations. Dans ce processus, il a fallu faire comprendre que le régime militaire avait atteint son apogée en Guinée. Le principe de la succession des modes de production exigeait son départ de la scène politique. Les interférences et les contradictions ont donné lieu à des tueries et à un nombre incalculable d'injustices qui ne seront peut-être jamais élucidées ni réparées. La coupe à été bue jusqu'à la lie.
Pour sortir de cette situation exceptionnelle, l'on n'a pas hésité à recourir à la forme primaire du consensus qu'est l'expression de la légitimité. Cet exercice, en soi même, a mené aux dangers et aux difficultés que chacun a vécues de loin ou de près.
La légalité rejetée est celle qui donne un baromètre unique pour chacun. La légitimité encensée génère plusieurs baromètres qu'il n'est pas facile d'adapter ensemble. Chaque légitimité ayant son propre « Plus grand commun diviseur » et son « Plus petit commun multiple ». Le choix a été malheureusement, très souvent, en faveur du Plus grand commun diviseur, l'ethnie. Alors que la prise en compte commune et définitive du Plus petit commun multiple, le « Citoyen Guinéen » en tant que critère de calcul aurait permis de résoudre les équations paramétriques de la conjoncture. Simplement parce qu'on aurait eu à faire avec des paramètres connus de tous. Les données ont été compliquées à la base … Avec une méthode plus chaotique l'on s'achemine …
Alors que les Guinéens doivent voter pour choisir le premier responsable de l'Exécutif pour un mandat consigné, il est bon de commencer un nouvel exercice mental et pratique. En considérant que depuis leurs berceaux respectifs toutes les expressions convergent vers l'assise de la Démocratie, il est important de choisir l'orientation qui convient à la consolidation d'une nation, à la création d'un État fort et conséquent, à la pratique d'une bonne gouvernance qui privilégie l'alternance dans la conduite des affaires publiques. Puisqu'elles concernent chacun et tous.
Alors que les candidats attendent anxieusement les résultats de l'élection présidentielle de ce second tour, ils devront pousser la réflexion sur le bilan de cette transition colorée de sang et d'intrigues. L'on a failli proscrire cette élection au profit d'une confrontation dont nul ne serait sortit vainqueur sans effets secondaires douloureux et ineffaçables. Cette sorte de victoire donne lieu à des célébrations lugubres animées par des expressions et des actes de condoléances, de regrets.
Le pire c'est une génération future détruite sinon handicapée à jamais comme en Sierra Léone et au Libéria voisins. Des années de confrontations réduisent les années d'une éducation bénéfiques des enfants en faveur d'une éducation guerrière aux caractéristiques innommables.
Alors que les candidats attendent ces résultats, ils devront se préparer à être agréablement surpris d'avoir été élu par une majorité valable des populations guinéennes. La conviction culte d'être l'élu d'avance relève plus du sacerdoce que de la réalité politico-sociale ambiante. Ce qui signifie qu'avant la proclamation des résultats, les candidats devront s'attendre à ne pas remporter la partie ne pouvant présumer du choix définitif populaire.
L'exercice consiste aussi et surtout – dans le cas guinéen – non pas à donner les consignes d'apaisement d'un « Seigneur de la guerre » mais de se convaincre et de convaincre ses partisans que leur devoir citoyen leur interdit toute conduite déplorable. Ils devront faire confiance, aux lois, aux institutions républicaines, notamment la Cour suprême de Guinée, pour régler les différents.
L'élu n'est que l'élu du peuple comme bien d'autres l'ont été en Guinée sans pour autant être l'homme attendu. Il n'est le vainqueur de rien du tout, après les élections. Pour être vainqueur, il devra vaincre la pauvreté tout en apprenant aux Guinéens leurs devoirs citoyens. Parmi ceux-ci, le devoir premier des populations guinéennes est de faire des principes démocratiques les nouvelles traditions de mode vie.
Le bon samaritain n'est pas l'élu. C'est celui qui bénéficiant de la confiance d'une large majorité des Guinéens devra céder à l'autre majorité plus grande de ses frères et sœurs Guinéens. Dans la situation délicate de la Guinée, il devra décider de faire en sorte que son peuple vive dans la paix. Il aurait sauvé la paix pour le développement en acceptant le verdict du peuple avec humilité quelques soient les tentations et leurs origines. Il serait le bon samaritain qui donne à son peuple les moyens de s'assurer le bonheur et d'y participer. Cet homme, l'un des deux candidats, est le dernier des samaritains guinéens pour aura reconduit à bon escient la leçon du mieux-pensant. Que cela soit écrit et accompli.