Opinion de Lamine Sununu Kaba
Apres des élections tumultueuses, les Guinéens, surtout l’autorité centrale, devraient privilégier la coexistence pacifique, quelque soit son prix.
Le prix à payer pour la paix n’est jamais trop élevé par rapport à ses avantages.
Les événements récents et les pertes en vie humaines qui en ont resultées sont regrettables et condamnables. Il faut que le peuple de Guinée et les institutions républicaines se ressaisissent pour faire valoir leurs meilleurs efforts d’unité pour la distribution équitable des ressources du pays, dans la justice et la concorde.
Il est vrai que le combat pour la démocratie est rarement sans sacrifice. Mais les derniers développements de l’élection présidentielle en Guinée n’avaient pas besoin d’une telle violence.
En aucun cas les Guinéens ne doivent trouver en l’autre un ennemi à abattre, alors qu’ils sont éléments indissociables du même patrimoine.
C’est une honte nationale que de voir deux groupes ethniques se rejeter , quand ensemble ils doivent tenir le flambeau de la fraternité, en restant d’accord sur les règles de la concurrence dans l’arène politique, et après l’élection, s’unir et coopérer pour la construction nationale. Les attitudes discriminatoires et fratricides des uns envers les autres ne serviraient à rien quand on est condamnés à vivre ensemble.
Cet appel est bien celui de l’apaisement. La Guinée, après un passé suffisamment triste n’a plus de place à des attitudes aussi rétrogrades que la haine et le mépris de l’autre.
Ma déception est sans borne face aux défenses faciles à l’avantage de son groupe ethnique. Quel paradoxe que de ne voir que l’ethnie et ensuite rêver au développement ? C’est dommage que notre nation soit si aveuglée par le loyalisme à un groupe ethnique. Véritablement, choisir l’ethnie sur la nation compromettrait nos chances pour le progrès. On se croirait dans un pays de sourd-muet-aveugles, où les gens ne peuvent pas avoir un dialogue rationnel.
Une nation de fierté et avantages qui serait comme un véhicule roulant à haute vitesse dans le sens interdit. ! Eh M’maridji Allah ( Bon Dieu ), encore nous !
N’acceptons pas d’être tirés sur un terrain si creux. Il n’y a pas deux Guinées pour nous. Trouvons en nos différences une richesse enviable, une source d’avancement.
A mes frères et sœurs du Fouta Djallon, rien ne doit nous dérouter du dialogue et de la fraternité;
A mes frères et sœurs de la savane traditionnelle, le Fouta Djallon a toujours eu droit au respect et aux privilèges du bon traitement et vis-versa;
Aux autres frères et sœurs de la cote et de la foret, la Guinée est le patrimoine de tous les Guinéens. Mettre en place un système égalitaire en droits est ce qui est attendu des pouvoirs publics et de tous les Guinéens. Comme le dirait l’autre, le mal ne finit pas le mal.
Que Dieu protège la Guinée et les Guinéens.
Lamine Sununu Kaba
Lskaba@consultant.com
Washington, Dc-USA