Me El Hadj Diouf, l’avocat sénégalais de Cellou Dalein Diallo a accusé jeudi à Dakar, la communauté internationale de ’’conspiration’’ pour faire élire l’opposant Alpha Condé à l’issue de la présidentielle guinéenne, au motif que son rival n’aurait pas été accepté par l’armée, même élu.
L’ancien Premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo, candidat devait être élu et installé dès le premier tour, avec 52,53 pour cent des voix, soit le score attribué au professeur Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), proclamé vainqueur de ce scrutin, a déclaré Me El Hadj Diouf au cours d’une conférence de presse.
A l’issue du premier tour déjà, "le candidat Cellou Dalein Diallo avait remporté les élections haut la main avec 52,53 pour cent" des suffrages, a soutenu l’avocat sénégalais, en présence notamment de membres du staff de Cellou Dalein Diallo au Sénégal.
Selon les résultats proclamés le 15 novembre par la CENI, Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), a remporté le deuxième tour de la présidentielle en Guinée avec 52,52 pour cent des voix face à Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques (UFDG) crédité de 47, 48 pour cent. M. Diallo était arrivé en tête au premier tour, avec quelque 44 pour cent des suffrages.
L’avocat a dit que pour empêcher Cellou Dalein Diallo de se faire élire dès le premier tour, l’actuel vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Lounceny Camara, avait tout simplement "confisqué" les procès-verbaux de la circonscription de Ratoma, "la plus grande de la capitale".
L’administration "voulait coûte que coûte" empêcher Cellou Dalein Diallo d’accéder au pouvoir, a martelé l’avocat dont les propos étaient par moments interrompus par des applaudissements nourris de sympathisants, "amis" et "parents" du candidat de l’UDFG.
"La France, les Nations unies et tout ce beau monde ont comploté pour faire élire Alpha Condé", a-t-il ajouté, déplorant une "conspiration" et des "fraudes massives" visant à écarter Cellou Dalein, le "vrai" président guinéen.
Il a dénoncé un "deal" entre Alpha Condé et les militaires dont le président de la transition le général Sékouba Konaté qui, "contre toute attente", se dit désormais prêt à servir le président élu comme ministre de la Défense.
Dans ces conditions, "tout le monde sait que l’armée va continuer à diriger" le pays, a-t-il soutenu. Alpha Condé "n’a gagné que là où la terreur s’est installée", mais "le peuple guinéen n’acceptera jamais Alpha Condé comme président de la République", a poursuivi Me El Hadj Diouf.
Il a conclu : "J’accuse la communauté internationale, j’accuse Abdou Diouf et l’OIF, j’accuse la France (…), j’accuse le silence coupable de la communauté internationale (…)" qui selon lui s’est laissé faire ou s’est fait influencer. - APS