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Les pro-Gbagbo menacent, une délégation attendue à Abidjan

Jan 02, 2011

Abidjan vivait dimanche 2 janvier dans l'attente d'un possible assaut à 'mains nues' des partisans de Laurent Gbagbo sur le quartier général de son rival Alassane Ouattara. Charles Blé Goudé, leader des 'jeunes patriotes', a demandé aux fervents partisans de Laurent Gbagbo de se tenir prêts à prendre d'assaut sans armes et à 'mains nues', après le 1er janvier, l'hôtel du Golf qui sert de QG à Alassane Ouattara.

Blé Goudé, également ministre de la Jeunesse du gouvernement Gbagbo, devait rencontrer dans la journée les autres dirigeants de la mouvance patriotique, pour étudier avec eux les suites à donner à son appel. Tout était cependant calme dimanche matin aux alentours de cet hôtel de luxe, situé au bord de la lagune Ebrié.

Les barrages filtrants établis par les Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à Gbagbo sur la route qui accède à l'hôtel, lui imposant un blocus routier, étaient toujours en place mais n'avaient pas été renforcés. Le seul rassemblement constaté était celui de fidèles d'une église située près de l'ambassade des Etats-Unis, Notre-Dame de la Tendresse, à proximité de l'établissement.

Le Premier ministre kenyan rejoint la délégation attendue lundi à Abidjan

Le Premier ministre du Kenya Raila Odinga va se joindre à la délégation de chefs d'Etats d'Afrique de l'Ouest qui doit revenir lundi en Côte d'Ivoire pour tenter de dénouer la crise et convaincre le président sortant Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir.

L'Union africaine (UA) a annoncé dimanche dans un communiqué que M. Odinga allait se rendre au Nigeria pour s'entretenir avec le président Goodluck Jonathan, à la tête de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ils rencontreront lundi Laurent Gbagbo avec les présidents du Bénin Thomas Boni Yayi et de la République du Cap Vert Pedro Verona Rodrigues Pires.

Les Nations unies enquêtent sur des crimes présumés en Côte d'Ivoire

Les casques bleus de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) font leur possible pour pouvoir accéder aux sites où auraient été commises des atteintes aux droits de l'homme, ont annoncé samedi les Nations unies. Le pays ouest-africain a replongé dans la crise après le deuxième tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre. Contestée par le président sortant, Laurent Gbagbo, l'élection de l'opposant Alassane Ouattara, proclamée par la commission électorale, a été reconnue par l'Assemblée générale des Nations unies.

"Le secrétaire général (Ban Ki-moon) a déclaré au président Ouattara qu'il était alarmé des informations faisant état de violations extrêmes des droits de l'homme", a déclaré le porte-parole de l'Onu, Martin Nesirky, rendant compte d'une discussion téléphonique entre les deux hommes. "Il a dit que l'Onuci avait reçu pour instruction de faire tout ce qui est possible pour obtenir un accès aux zones concernées, tant à des fins de prévention que pour enquêter et documenter les violations (commises), de sorte que les responsables répondent de leurs actes", a-t-il ajouté.

Gbagbo accuse l'Onuci d'avoir tiré sur des civils

Le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo a accusé samedi l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) d'avoir "tiré sur des civils", et a de nouveau exigé son départ du pays. "Effectivement, l'Onuci a tiré sur nos concitoyens, deux de nos concitoyens que vous avez vus à la télévision, qui sont aujourd'hui à l'hôpital militaire d'Abidjan", a déclaré Laurent Gbagbo à la télévision publique RTI. Il faisait référence à un incident qui a impliqué mercredi à Abidjan des casques bleus à une foule hostile à Abobo (nord). L'Onuci avait alors formellement démenti avoir tiré sur la foule.

"Ce n'est pas le rôle des forces de l'ONU de tirer sur les citoyens, ce n'est même pas leur rôle de faire la guerre. Leur rôle est de rassurer, or, depuis un moment, elles ne rassurent plus", a affirmé Laurent Gbagbo. "Aujourd'hui, quand l'Onuci tire sur des civils, ce n'est pas normal et c'est pourquoi je demande leur départ", a-t-il dit. "Je demande vraiment le départ de l'Onuci et le départ de la Licorne qui les accompagne", a-t-il insisté. L'Onuci, composée de 9.000 hommes, est appuyée par 900 soldats français de l'opération Licorne.

Dérapages

"J'ai lancé l'appel pour qu'on les laisse tranquilles, nous avons demandé leur départ par la voie diplomatique, nous allons obtenir leur départ définitif par la voie diplomatique, mais il faut qu'ils partent" parce que, "sinon, les dérapages de ce genre vont aller en grandissant, et nous ne pouvons pas l'accepter", a-t-il dit.

Gbagbo s'isole et perd son lobbyiste américain

Au moment où il reçoit le soutien, vocal à défaut d'être efficace, de Roland Dumas et Jacques Vergès, Laurent Gbagbo vient de perdre son lobbyiste américain, pourtant grassement rétribué. Lanny Davis, lobbyiste officiel payé 100 000 dollars (environ 75 000 euros) par mois, a démissionné mercredi parce que Gbagbo a refusé de prendre Barack Obama au téléphone. Le système américain permet l'activité légale de lobby auprès des institutions, et Lanny Davis, un ancien de l'administration Clinton, est l'un des plus en vue de Washington.


Il représente déjà un autre chef d'Etat africain en délicatesse, l'autocrate de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang, et s'était fait officiellement enregistrer auprès du Congrès pour le compte du président sortant de la Côte d'Ivoire avec la coquette somme de 100 000 dollars mensuels. – AfricaLog avec agence

 

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