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La médiation a échoué, selon le camp Ouattara

Jan 04, 2011

La médiation africaine pour résoudre la crise politique en Côte d'Ivoire a échoué et l'emploi de la force est désormais la seule solution pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, a jugé mardi le camp d'Alassane Ouattara.

Quatre dirigeants mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et par l'Union africaine ont discuté plusieurs heures lundi avec Laurent Gbagbo avant de s'entretenir avec Alassane Ouattara, qui vit retranché dans l'Hôtel du Golf d'Abidjan sous la protection de 600 casques bleus de l'Onuci.

Ces émissaires ne sont pas parvenus à convaincre au président sortant de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, considéré par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier, conformément aux résultats de la commission électorale.
"Non, je ne pense pas qu'il y ait eu le moindre progrès. Nous en sommes au même point que la dernière fois, à savoir qu'il continue de refuser de partir", a dit Patrick Achi, porte-parole du gouvernement formé par Alassane Ouattara.

"Ils ne l'ont pas convaincu et ils sont partis, mais ils devaient entreprendre cette démarche pour donner une dernière chance à la paix. Tout ce qu'il reste désormais (...) ce sont les préparatifs militaires", a-t-il ajouté.

Pas d'ingérence en Côte d'Ivoire, promet Sarkozy

Nicolas Sarkozy a exclu mardi une intervention des 900 soldats français déployés en Côte d'Ivoire pour contraindre le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo à céder la place à Alassane Ouattara.
Le président français a de nouveau exhorté les différentes parties ivoiriennes à respecter les résultats des dernières élections présidentielles, en marge de ses voeux aux armées françaises, sur la base aérienne de Saint-Dizier.

"Le président de la Côte d'Ivoire s'appelle Monsieur Alassane Ouattara. Il a été choisi par les Ivoiriens", a déclaré le chef de l'Etat.

Les médiateurs repartent de la Côte d’Ivoire sans avancée

Les médiateurs africains ont quitté Abidjan lundi soir sans faire état de progrès vers une solution à la en Côte d'Ivoire, alors qu'Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, affirmait que les discussions étaient "terminées".

Le Premier ministre kényan et les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) ont durant la journée tenté de trouver une issue à la crise née du scrutin du 28 novembre, qui a déjà fait près de 200 morts selon l'ONU.

Installé au palais présidentiel, Laurent Gbagbo était sous la menace d'une opération militaire, actuellement en préparation, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'il refusait de céder le pouvoir à M. Ouattara.

Mais après deux rencontres avec M. Gbagbo et un entretien avec M. Ouattara, Raila Odinga, envoyé par l'Union africaine, et les trois médiateurs de la Cédéao sont partis sans annoncer une quelconque percée. "A ce stade, nous pouvons seulement dire que les discussions continuent", a déclaré M. Koroma dans la soirée, après le dernier rendez-vous avec M. Gbagbo.

Partis peu avant minuit (00H00 locale et GMT), les émissaires devaient faire leur "compte-rendu" mardi à Abuja au président en exercice de la Cédéao, le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan, a-t-on appris de source proche de l'organisation à Abidjan.

M. Jonathan avait promis la semaine dernière que de "nouveaux pas" seraient accomplis dès mardi.
Cependant, après sa rencontre avec les médiateurs, M. Ouattara a assuré que pour lui les discussions étaient "terminées" et a appelé M. Gbagbo à "quitter le pouvoir dans les plus brefs délais".
Retranché au "Golf hôtel" d'Abidjan avec son gouvernement - sous la protection de 800 Casques bleus et un blocus routier des forces fidèles au régime Gbagbo -, il a rejeté la mise en place d'un "comité d'évaluation" de la crise postélectorale proposée par son adversaire. "Une stratégie pour pouvoir gagner du temps", a-t-il accusé.

La Sierra Leone avait averti lundi matin qu'"aucun compromis" n'était envisageable, près d'une semaine après une première mission infructueuse de MM. Yayi, Koroma et Pires, et assuré que la discussion ne devait porter que sur les conditions pour "faciliter" un départ "paisible" et "digne" de M. Gbagbo.
S'il refuse de céder, la communauté internationale n'aura "pas d'autre choix" que la force, a insisté le Premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).

Pour aider à clore la crise, Washington est prêt à "envisager" l'accueil aux Etats-Unis de M. Gbagbo s'il le demande, a dit un haut responsable américain sous couvert d'anonymat. "Mais toutes les possibilités risquent de disparaître rapidement", a-t-il précisé, ajoutant que pour l'heure "il s'obstine".


La mission de lundi paraissait de fait quasi impossible, M. Gbagbo ayant fermement fait savoir qu'il n'entendait pas quitter le palais présidentiel malgré l'intense pression extérieure.
"Nous n'allons pas céder", a-t-il promis dans ses voeux du Nouvel an, fustigeant "une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale".

La situation était ces derniers jours plus que jamais bloquée, entre ultimatums qui expirent sans conséquence et manifestations reportées. Les partisans de M. Gbagbo ont ainsi ajourné dimanche l'assaut "à mains nues" qu'ils entendaient lancer sur le Golf hôtel.

Un échec du dialogue pourrait replonger le pays dans les violences, alors que 179 personnes ont déjà été tuées depuis mi-décembre selon l'ONU, qui a pointé la responsabilité des forces pro-Gbagbo. Ces violences ont fait 53 morts depuis fin novembre, dont 14 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à M. Gbagbo, selon le dernier bilan de son camp.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a affirmé que les Nations unies feraient tout pour accéder aux sites d'éventuels charniers. - AfricaLog avec agence

 

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