Opinion de Abraham Diallo
L’UFDG doit impérativement extirper de ses rangs « ses militants » extrémistes des Sites Internet ; car le silence coupable de la majorité augure malheur.
Pour la démocratie, la quête du pouvoir par les urnes est la seule légitime manière de parvenir à présider aux destinées d’une nation. C’est cette initiative démocratique que la Guinée a tenté lors des élections présidentielles de Juin et Novembre 2010.
Selon les résultats publiés par la Cour Suprême au matin du Vendredi 3 Décembre, Monsieur Alpha Condé a été le vainqueur et de ce fait, proclamé Président de la République. Je ne vais pas revenir sur la question des fraudes ou manipulations orchestrées par l’Arc-en-ciel de Mr Condé. Je veux me focaliser sur notre camp, le camp du candidat malheureux que j’ai soutenu et continue à soutenir.
Pourquoi le silence coupable qui augure malheur?
Je parle de silence coupable car depuis le début de ce processus électoral, une campagne de haine, de dénigrement et d’intoxication a été menée à travers certains sites Internet que l’observateur pourrait, à tord ou à raison, associer à l’UFDG. Bien évidemment, d’aucun peuvent rétorquer que les autres du camp adverse l’ont fait aussi, autant, sinon plus. Toutefois, ce n’est pas ce qui légalise ou légitime le mal dénoncé ici.
En effet, les sites Internet comme ‘Guinea-Forum’ ont sciemment abusé de la liberté d’expression, se sont systématiquement mis à injurier, accuser, calomnier, inciter à la haine ethnique par le biais des articles publiés sur leur site, au nom de notre Parti qui n’a nullement cautionné cette pratique plus que déloyale, sinon contreproductive. Certes le silence des instances du Parti peut être assimilé à un consentement alors que rien n’en était. Le fait d’avoir minimisé ou ignoré ces pratiques pour, soit disant se consacrer à l’essentiel, a été une erreur politique, si je dois être franc. Car au finish, les administrateurs de ce site, qui se réclameraient systématiquement de l’UFDG, ont causé plus de mal à l’UFDG qu’à leur cible, le RPG. Je me réserve de vous citer quelque article que soit, puisque je ne veux pas raviver le mal. Ceux de l’autre camp qui ont souvent visité ce site s’en sont servis pleinement pour rallier des indécis. Et Dieu sait qu’il existait des indécis qui ne faisaient pas beaucoup confiance au leader du RPG. Mais il a fallu qu’ils sentent leurs ethnies directement ou indirectement visées pour rapidement basculer dans le camp pourtant non désiré. Ce sont des dures leçons à tirer de la campagne.
Quel malaise avais aussi éprouvé à constater que ce n’était pas un seul site Internet qui se comportait ainsi. Chez ‘GuinéePresse’, au lieu d’informer comme il se doit, ils se sont radicalisés à tel enseigne qu’ils ont aussi nuit, non pas seulement à l’UFDG pendant les élections 2010, mais aussi et surement, pour les prochaines échéances. La situation est bien sûre réversible, mais à condition de changer de comportement.
Les articles qui pullulent sur leurs sites, très souvent défendant non pas les idéaux d’une entité politique ou socioéconomique, mais des Peuhls. Au nom de Qui et Pourquoi ?
Il est clair que ce ne sont pas les seuls sites du Web qui se sont professionnalisés dans ce mal. Mais, en ce qui me concerne, en tant que militant engagé de l’UFDG, bien des articles de ces sites précités furent nuisibles, d’ailleurs très nuisibles et ont même participé à fragiliser le tissu social. Je suis convaincu que ces sites étaient et peuvent toujours être la référence ou la bible de certains « ethnos ».
Si les administrateurs de ces sites ont eu les moyens et la capacité de véhiculer leurs idéologies sur la toile, il faut souligner que ceux qui pourvoient ces sites en articles malsains ont aussi leur part de responsabilité dans la vulgarisation de ces messages antisociaux. Il est aussi évident que, de tout bord, il existe des extrémistes qui, pour des raisons variées, ne se sont jamais fait entendre sur l’Internet, mais sont contents de voir ces infamies publiées par des sites totalement irresponsables.
Je ne suis pas venu en politique pour appartenir et servir uniquement un groupe d’intérêt particulier, un groupe ethnique ou un clan. Je milite pour unifier tous les frères diversifiés par les ethnies en Guinée : d’où l’UFDG. Je milite pour apporter un changement positif. Je sais que ma franchise écorchera l’ego de certains. Qu’ils m’en pardonnent, mais c’est pour moi un devoir moral et militant de traduire ce que je crois desservir le Parti dont je crois profondément aux idéaux nobles.
Pourquoi les extrémistes militants sont nuisibles pour l’UFDG et pour la Guinée?
Le vote ethnique n’est pas l’apanage de la seule Guinée sur le continent Africain. Bien sur ce phénomène disparaitra avec le temps ; mais pour l’instant, il faut juste se cantonner à éduquer les masses, ce qui s’inscrira forcement sur la durée. Cependant, quoi qu’il en soit, mathématiquement, il est impossible pour les Peuhls, à eux seuls, de faire élire un des leurs. Les Peuhls ne font pas 50% de la population, tout comme les Malinkés ou les Soussous à eux seuls ne font 50% de la population, individuellement pris. C’est pourquoi, pour nous à l’UFDG, il est important de marteler avec la fermeté qu’il faut que toute prise de position extrémiste contribuera à aliéner nos militants et à effarer les autres qui ne sont pas Peuhls de supporter un Peuhl, surtout lorsque le Leader du Parti est un Peuhl.
En politique, comme dans beaucoup d’organisations, l’extrémisme ou la discrimination ne doivent pas être tolérés. L’UFDG a besoin de tous les fils de la Guinée. Qu’ils soient de la Basse Guinée ou de la Haute Guinée, de la Guinée Forestière ou du Foutah, tous doivent se sentir confortables en joignant le Parti. C’est cela l’Union des Forces Démocratiques de Guinée. Aucun groupe, qu’il soit ethnique ou pas, ne doit prendre en otage le Parti pour son seul apanage. Cela est antisocial, antidémocratique et contre les idéaux et textes qui régissent l’UFDG.
Comment faut-il se comporter pour l’avenir?
De nos jours, il est clair que tout Leader politique qui ne satisfait pas les espérances du peuple verra le peuple peser sur lui de tout son poids. Cela s’est passé en 2007, lorsque tout le peuple, toute ethnie confondue, s’était mobilisé pour coincer et faire trembler le régime de Lansana Conté.
Il est permis de se poser la question de savoir à qui profite l’extrémisme, le radicalisme, la discrimination ou ce repli identitaire ? A mon humble avis, seuls ceux qui veulent une Guinée divisée peuvent se réconforter naïvement dans l’obscurantisme.
Je reste convaincu (et si l’avenir me donne tord, je m’en réjouirai) que Mr Condé aura du mal à satisfaire les guinéens car non seulement le sac de riz ne sera pas a 20.000 FG comme promis, mais aussi le Guinéen abhorre tout ce qui le fait suer. D’ailleurs, on commence à enregistrer des citoyens mecontents, et tout laisse croire que ce nombre ne fera qu’augmenter. L’UFDG doit se consolider et se constituer en alternative sûre afin que tous ceux qui seront déçus par la gestion de Mr Condé puissent être approchés et consolés par l’UFDG. Ce Parti doit impérativement bouter tous les extrémistes de ses rangs, et cela, du sommet à la base ; de la Direction du Parti au Comité de Base ou Mouvement de Soutien.
L’UFDG doit aussi décourager la victimisation continue qui, comme la stigmatisation (qu’elle doit combattre positivement) constitue une faiblesse. Puisqu'elle n’apportera rien au Parti si ce n’est de servir d’arme dans les mains d’un adversaire qui cherche à faire feu de tout bois.
Tous ceux qui estiment que l’UFDG peut leur servir d’intermédiaire ou de couverture pour diviser ou inciter à la haine ethnique doivent être purement et simplement remerciés par le Parti. Nous ne pouvons pas construire la Guinée dans la division et nous ne pouvons pas convaincre les autres de militer dans notre Parti si nous considérons qu’il y’a « nous » et « les autres ». L’UFDG est un Parti politique national. Et, c’est pourquoi, nous ne devrions même pas nous étonner que dans le futur qu'un Keita, un Camara, un Kaba ou une Haba, comme il n'en finit pas d'ailleurs au sein l'UFDG soit le numéro 1 du Parti.
Ainsi, je répéterai que le silence de l’UFDG, devant cet état de fait saumâtre, est coupable. Il serait souhaitable que le Parti proscrive ces agissements et se distance de ces foyers d’extrémistes. A mon avis, un extrémiste est un extrémiste ; il doit être combattu qui qu’il soit et d’où qu’il soit. C’est cela qui grandira davantage l’UFDG. Si nous avons obtenu 44 et 48% au Premier et au Deuxième Tour des élections, selon les résultats publiés, c’est aussi parce que, sur toute l’étendue du territoire, des militants de toutes les ethnies confondues ont voté pour l’UFDG. Ce suffrage de non Peuhls peut augmenter dans l’avenir, mais à condition de savoir les approcher et encourager et non les décourager.
Le combat doit être dirigé contre la politique du régime en place et non contre une ethnie. Si le fait que l’Arc-en-ciel ait accusé des « Peuhls » d’avoir empoisonné ses militants est déplorable, la frange Peuhle (bien que majoritaire) des militants ne doit pas user de la même stratégie pour s’attaquer aux « Malinké » (groupe ethnique majoritaire de l'Alliance Arc-en-ciel) ou toute autre ethnie.
Finalement, tous ceux qui parlent au nom des Peuhls, surtout se trouvant en Occident, sont priés de tout simplement s’exprimer en leurs propres noms et ne pas ternir l’image de toute une ethnie qui ne partage pas forcement le même point de vue qu’eux. Dans l’UFDG, un Soussou est sûrement égal à un Malinké qui est incontestablement égal à un Forestier qui, lui aussi, est forcément équivalent à un Peuhl.
Bonne et Heureuse mentalité politique en 2011 !
Fraternellement,
Abraham Diallo, Londres.
Membre de l’UFDG.
Email : abraham2022@yahoo.com