Du 10 au 20 janvier, des émissaires de la Banque Mondiale vont séjourner en Guinée. Les dix premiers jours s’inscrivent dans le cadre de la relance du partenariat entre les deux et de la question du gel des fonds survenu au lendemain du putsch du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement), le 23 décembre 2008.
Après une tournée sur le terrain, notamment à l’arrière pays, le chef de la mission de la BM, Mouctar Thiam, a fait une première prise de contact avec les membres du gouvernement qui s’occupent des projets financés par la BM, le 14 janvier. Les ministres de l’Agriculture, des Mines, de la Décentralisation et des Travaux publics, réunis au tour du ministre de l’Economie et des Finances, Kerfalla Yanasané ont évoqué des besoins urgents pour le pays. Au cours de la dite rencontre, le représentant de la Banque mondiale en Guinée, Siaka Bakayoko, a annoncé que le gel de fonds guinéens survenu le 23 décembre 2008 va être levé, lundi 17 ou 18 mardi janvier. Selon lui, à la veille de la visite des missionnaires de la BM, le Président de la République, Alpha Condé a officiellement écrit à l’institution financière pour présenter son gouvernement qui serait prêt à travailler, dans les mesures légales et juridiques de l’institution.
S’agissant de la suspension de financement due aux arriérés, M. Bakayoko a déclaré : «Vous le savez tous aujourd’hui, la Guinée a des arriérés vis-à-vis de la Banque Mondiale assez substantiels, de l’ordre de 60 millions de dollars. Cependant, toutes les mesures sont en train d’être prises, et nous pensons que d’ici la fin février, ces arriérés seront apurés et la reprise se fera, Inch’allah.»
Siaka Bakayoko a dit également qu’il y a un montant à décaisser dans un bref délai pour la Guinée en faveur des projets. Aussi, il a dit que la BM a ouvert un portefeuille de 200 à 250 millions d’encours disponibles. Sur le montant, Mouctar Thiam, qui est aussi Coordonnateur des secteurs de l’agriculture, de l’environnement et du social à la BM a souligné : « Pendant que la procédure administrative est en train de se débloquer, je dirige une équipe technique qui vient pour regarder comment est-ce que la Banque mondiale pourrait décaisser dans les 150 millions de dollars, de juin à décembre prochains, en faveur des projets qui rapportent des ressources, de l’emploi, pour les populations. C’est ça notre rôle : être le plus flexible que possible, pour que des décaissements rapides se fassent dans ce délai, au plus tard.»
Il a indiqué que les conditions à remplir pour ce décaissement sont du fait «qu’on travaille de concert. Pour faire cela, on voudrait quand même ne pas tordre le cou au processus de la Banque mondiale et de la Guinée actuelle. Il faudrait que la passation des marchés puisse se faire de la façon la plus correcte. On peut le faire vite et bien, c’est l’objet de ces réunions. Si les techniciens de la Banque mondiale et ceux de la Guinée se donnent la main, je pense qu’on arriverait rapidement à faire ces décaissements techniques et dans les normes, qu’une nouvelle démocratie comme la Guinée requiert. »
Ce qui pourrait se faire sans trop de problèmes. Le premier Conseil des ministres tenu le 13 janvier a instruit le ministre de l’Economie et des Finances «à faire respecter les procédures de passation des marchés et à faire respecter le principe de l’unicité des caisses de l’Etat.»
Dans les discussions entre le Gouvernement et les délégués de la BM, figurent des projets d’urgence parmi lesquels il faut retenir celui de l’assainissement des lieux publics, qui reste à la fois, sources de maladies et sources de revenus par l’emploi des jeunes. C’est pourquoi, les missionnaires de la BM ont envisagé une rencontre avec les maires et gouverneurs du pays, afin de discuter de ces problèmes. Il y a aussi le projet agricole qui recevra d’ici le 15 février, une somme de 30 millions de dollars. Un ouf de soulagement, diront certains.
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