La chute de 50% du nombre de nouveaux cas de séro-positifs au Zimbabwe de 1997 à 2007 est le résultat de la crainte qu'inspire le virus et d'un changement radical des comportements sexuels, selon une étude internationale publiée mardi aux Etats-Unis.
La Zimbabwe était avant cela l'un des pays qui connaissait le plus haut taux d'infection avec le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) responsable du sida.
Ce taux qui s'élevait à 29% en 1997 est tombé à 16% en 2007, précise le professeur Simon Gregson de l'Ecole de santé publique de l'Imperial College London (Grande-Bretagne), principal auteur de cette étude parue dans la revue scientifique américaine PLoS Medicine.
Cette forte baisse s'est produite dans une période de bouleversements social, politique et économique dans le pays, souligne-t-il.
Cette étude montre clairement que le changement de comportement sexuel des Zimbabwéens est surtout lié à une prise de conscience de la mortalité due au sida et de la peur d'être infecté par le virus.
Les programmes d'éducation et d'information ont été un autre facteur important dans le changement des comportements en ce qui concerne notamment les partenaires sexuels multiples extra maritaux, la prostitution et les rapports occasionnels.
"Etant donné la tendance persistante et préoccupante des taux d'infection élevés de VIH et de sida dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, nous avons pensé qu'il était important de comprendre les raisons de ce recul spectaculaire des infections au Zimbabwe", note le professeur Gregson.
"Très peu de pays dans le monde ont connu une telle diminution des infections de VIH et de toutes les nations africaines on pensait que le Zimbabwe serait celui dans lequel un tel changement était le moins probable", ajoute-t-il.
Notant que le taux d'infection "reste très élevé" (plus d'un adulte sur dix) malgré cette très forte baisse, le Dr Timothy Hallett de Imperial College London et co-auteur de ces travaux, "espère que le Zimbabwe et les autres pays dans le sud de l'Afrique tirent les leçons de cette baisse remarquable".
Il a aussi souhaité voir les programmes d'éducation renforcés pour faire baisser encore davantage les infections.
Ces chercheurs ont aussi noté que la situation économique précaire au Zimbabwe au début des années 2000 pourrait aussi avoir contribué à la chute des infections car les hommes avaient moins de moyens financiers pour entretenir de multiples partenaires.
Mais cela n'a probablement pas eu une grande influence vu que le changement de comportement sexuel avait déjà commencé.
Parmi les autres facteurs ayant pu aussi contribuer au fort recul des infections et distinguant le Zimbabwe des pays voisins, l'étude cite le bon niveau de formation de la population et une solide tradition du mariage.
Les auteurs de cette recherche ont aussi analysé les résultats d'autres études menées au cours des vingt dernières années. - AFP