«Le parti NFD (Nouvelles forces démocratiques) constate non sans amertume qu’à peine installé, le nouveau régime commence à présenter des signes inquiétants, consistant à la violation systématique et délibérée des principes sacro-saints de notre Constitution,» extrait d’une déclaration lue par Etienne Soropogui, président par intérim des NFD. Qui dit constater des violations délibérées de la Constitution guinéenne en certains articles. Notamment celui relatif au mandat du CNT (Conseil national de la transition) et celui portant sur la liberté de la presse. En son article 157, la Constitution révisée pendant la Transition indique : « Le Conseil National de la Transition assumera toutes les fonctions législatives définies par la présente Constitution jusqu’à l’installation de l’assemblée nationale,» rappelle Etienne Soropogui. Qui demande au CNT de jouer pleinement le rôle qui est le sien et de demander la politique générale du Premier ministre, comme l’article 57 de la Constitution le mentionne : «Après sa nomination, le Premier ministre fait une déclaration de Politique générale suivi de débat sans vote devant l’Assemblée nationale. » Le parti a également demandé au CNT d’exiger que ce manquement soit rapidement corrigé et que « le CNT reçoive solennellement la déclaration de Politique générale du PM.»
La semaine dernière, la présidente du CNC (Conseil national de la communication), Martine Condé a exprimé sa volonté de substituer la Loi sur la liberté de la presse révisée par le CNT et adoptée en juin 2010 par celle de 1991, jugée caduque par les professionnels de médias. Le parti de Mouctar Diallo, ex-ministre de l’Elevage martèle qu’il est « déplorable, mais aussi inacceptable que ceux dont la mission et le rôle est de garantir le respect par tous des lois guinéennes, soient les tous premiers à les transgresser. » Pour NFD ce qui est une volonté manifeste de Martine Condé de « bâillonner et de faire taire toutes voix dissonantes. En tous les cas, déclare Etienne Soropogui, une Présidente du CNC n’est pas compétente pour exiger l’application d’une loi ayant épuisée toutes étapes de son abrogation. »
Il a rappelé le serment du président de la République, Alpha Condé du 21 décembre 2010. Ce qui oblige Alpha condé à respecter et à faire respecter «les dispositions pertinentes sous peine de parjure et par conséquent subir la rigueur de la loi, car nul n’est au-dessus de la loi, fut-il un Président de la République.»
Etienne Soropogui a au nom de son parti, demandé l’implication de l’opposition, dans la gestion de toutes les questions d’intérêt national, pour que des solutions concertées, impliquant divers courants politiques, leurs soient apportées.
C’est pourquoi, Etienne Soropogui a déclaré que les garanties pour la tenue des élections législatives transparentes, équitables et justes constituent un préalable à la participation de l’opposition à ces élections. «Ceux qui pensent encore utiliser l’administration et l’armée pour tripatouiller les résultats comprendrons à leur dépens que cette période est désormais révolue, » faisant allusion au discours du Président Alpha Condé, tenu récemment dans la commune de Dixinn, devant ses militants. Le Président avait dit: «Nous avons gagné la présidentielle, mais ce n’est pas fini. Il nous faudra gagner les législatives, gagner les communales, gagner les communautaires. Ceux qui nous menacent sont des fous ! (Ha !ha !ha!). Ils avaient tout l’argent de la Guinée, ils n’ont pas pu nous battre. Aujourd’hui, c’est nous qui prenons les décrets (Ha !ha !ha!). Aujourd’hui, c’est nous qui nommons les Préfets, c’est nous qui nommons les sous-préfets, c’est nous qui gouvernons la Guinée. S’ils disent qu’ils vont venir me battre, c’est ce qui signifie qu’ils sont fous. Laissez-les!»
Le Président par intérim des NFD a martelé :«Tant que nous n’aurons pas de garanties claires et suffisantes pour la tenue d’élections législatives, justes et équitables, avec les mêmes chances pour tous, nous n’irons à aucune élection. Il en va de même des questions liées au calendrier électoral, à la restructuration de la CENI, ainsi que celles liées à la révision des listes électorales, s’il y a lieu. Elles ne doivent aucunement être traitées par décret, mais leur gestion doit impliquer chaque partie prenante politique (opposition et mouvance). Le contraire serait la dictature, donc contraire aux déclarations de changement de l’actuel pouvoir.»
Toutefois, Etienne Soropogui a rappelé aux acteurs du processus du changement enclenché en 2006, que si la tenue d’élection présidentielle est une étape importante du processus, elle n’en constitue nullement la finalité. C’est un processus qui doit se poursuivre pour aboutir à la refondation d’un Etat dont «nous serons tous fiers et pour lequel beaucoup de nos compatriotes ont consenti d’énormes sacrifices, parfois au prix de leurs vies.»
Photo, prise le 1er février 2011, à l’aéroport de Conakry, lors du retour du Président de sa tournée africaine
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Le président intérimaire des NFD a dénoncé les Pick-up faisant partie du cortège du Président de la République, estampillé de la photo d’Alpha Condé. Il pense que ce dernier est le Président de tous les Guinéens, non des militants du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée). Il doit les ôter de son cortège, à défaut d’enlever sa photo, les cigle, symbole et slogans du RPG que portent ces Pick-up de son cortège.
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