«Que les journalistes sachent que le Conseil National de la Communication sera toujours présent pour les protéger et dans ce sens, mon institution se battra pour la publication et la vulgarisation, sans délai, de la nouvelle Loi sur la liberté de la presse. »
C’était à l’occasion du lancement de la 2ème édition du prix "Hadiatou Sow" de journalisme. Nous vos proposons le discours que la Présidente du CNC a prononcé à cet effet :
«Mesdames, messieurs
Avant de commencer mon propos, je voudrais vous inviter à observer une minute de silence en la mémoire de M. Condé 66 l’un des premiers cameramen de la télévision guinéenne et de M. Amadou Sow, conteur en langue Pular, qui viennent de nous quitter.
(Je vous remercie)
L’idée du prix de la meilleure journaliste répond au souci de valoriser l’approche genre dans le domaine des medias. Ce prix récompense une journaliste confirmée qui s’est distinguée au cours de l’année par un travail permettant de décrypter l’actualité et de la rendre accessible au public, cela dans le respect des règles de l’éthique et de la déontologie.
Evidemment, cette distinction concerne tous les médias aussi bien écrits, audiovisuels qu’électroniques. Tous les sujets et tous les genres journalistiques sont pris en compte ; l’essentiel étant que l’auteur soit du sexe féminin.
Mesdames, messieurs,
Ce prix est très important et trouve sa justification première dans le constat fait au niveau des médias guinéens de la trop faible présence des femmes.
En effet, malgré leur plus grand nombre dans ce secteur comparativement aux autres secteurs de la vie nationale, force est de constater qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce sens. Et nul n’ignore le rôle que jouent les médias dans le monde d’aujourd’hui.
En créant le prix Hadiatou Sow, dont le nom évoque l’exemplarité de son action dans le domaine journalistique en Guinée, les initiateurs prouvent qu’ils sont bien conscients de l’importance du soutien à apporter aux femmes dans les médias ; car cela ne peut qu’avoir un effet bénéfique pour les femmes dans tous les domaines socioprofessionnels, en ce sens qu’une plus forte présence de celles-ci dans les médias aura un effet d’entraînement en les décomplexant et en les encourageant à beaucoup plus s’investir dans la vie professionnelle.
Recevez mes remerciements chers initiateurs du prix Hadiatou Sow. C’est ensemble que nous allons changer la Guinée. Et chacun doit apporter du sien à la réussite de l’entreprise.
En tant que 4ème pouvoir, les médias jouent un rôle de leaders d’opinion au sein de la société et les femmes ont leur mot à dire dans ce sens. Les questions d’éducation, de santé, notamment qui sont des enjeux majeurs dans notre pays, ne peuvent trouver une solution sans la participation effective des femmes et plus particulièrement les journalistes de la gente féminine.
Loin d’être une "ghettoïsation" de la femme, ou encore une volonté de créer un prix d’un genre mineur, le Prix Hadiatou Sow se veut d’être un prix de référence en Guinée et pourquoi pas en Afrique. Il devra au cours de son évolution englober toutes les branches des médias. Donc, aussi bien les femmes journalistes que les administratrices des médias. Son action ira aussi en direction de la formation des femmes professionnelles des médias.
Chers invités,
La cérémonie qui nous rassemble aujourd’hui, 15 février 2011 est très significative, en cela qu’elle a lieu aux lendemains de la première élection réellement démocratique, transparente, crédible et juste. Malgré les quelques difficultés qui ont émaillé l’organisation de ce scrutin, les Guinéens ont su se ressaisir pour se sortir de la transition en donnant une belle leçon de maturité politique à l’Afrique et au monde.
L’institution que je dirige depuis quelques semaines se veut la partenaire des médias et des associations du secteur des médias. Il est donc évident que ce prix Hadiatou Sow bénéficiera de notre soutien. Déjà, le CNC a ouvert ses portes dès le lancement de la première édition, en 2009.
Mesdames, messieurs, chers consœurs et chers confrères,
Je voudrais profiter de cette tribune pour une fois encore inviter les médias guinéens à plus de professionnalisme dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information. Que les journalistes sachent que le Conseil National de la Communication sera toujours présent pour les protéger et dans ce sens, mon institution se battra pour la publication et la vulgarisation, sans délai, de la nouvelle Loi sur la liberté de la presse. Nous sommes déjà au travail avec la Cour suprême et les institutions spécialisées pour que cette nouvelle loi bien qu’elle ait été promulguée soit effective et entre en action. Nous menons des démarches dans ce sens au niveau du Secrétariat général du gouvernement pour que cette loi soit publiée dans le Journal Officiel de la République et suivons le cheminement en la matière pour asseoir son effectivité. C’est cela qui doit être notre combat car l’application d’une loi obéit à un cheminement qui n’a pas été fait jusque-là.
Mesdames, messieurs,
Je voudrais enfin souhaiter bonne chance à notre Mme Monique Curtis qui a eu l’idée d’initier ce prix qui nous rassemble tous aujourd’hui et dont nous procédons au lancement solennel de sa deuxième édition. Bonne chance aux candidates et que la meilleure gagne.
Mme Martine I. Condé
Présidente du Conseil National de la Communication »
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