Les forces de sécurité ivoiriennes ont tiré en l'air et usé de gaz lacrymogènes pour disperser 200 jeunes manifestants qui réclamaient le départ du président sortant Laurent Gbagbo, samedi dans le quartier d'Abobo à Abidjan, ont rapporté des témoins.
L'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale comme vainqueur du second tour de l'élection présidentielle le 28 novembre dernier, a appelé ses partisans à manifester à partir d'aujourd'hui pour forcer Gbagbo à abandonner le pouvoir.
Inspiré par les récents exemples tunisien et égyptien, Ouattara espère que ce mouvement de protestation entraînera la chute de son rival.
En réponse à cet appel, le camp Gbagbo a annoncé l'instauration d'un couvre-feu nocturne durant le week-end.
"Les jeunes de l'opposition ont commencé à se rassembler sur un rond-point d'Abobo ce matin mais les forces de sécurité sont arrivées avec des véhicules blindés. Elles ont lancé des grenades lacrymogènes et tiré en l'air", a raconté Tieba Doumbia, 30 ans, un commerçant du quartier.
"Un véhicule militaire s'est dirigé vers les manifestants et les soldats ont tiré en l'air. Je n'ai pas vu de morts", a dit un autre témoin, Ladgi Traore, un vendeur de journaux de 28 ans.
L'une des grenades lacrymogènes est tombée sur un marché voisin, forçant des dizaines de femmes à prendre la fuite.
La semaine dernière, les forces loyales à Laurent Gbagbo ont tué au moins six personnes à Abobo. Depuis le scrutin contesté de la fin novembre, la violence politique a fait 300 morts dans le pays, en majorité des partisans d'Alassane Ouattara, selon les Nations unies. - Reuters