Le 18 février, le REGUIJOC (Réseau guinéen des journalistes contre la corruption et pour la promotion de la bonne gouvernance) a organisé une journée de réflexion en vue de la relance de ses activités, au siège de l’ANLC (Agence nationale de lutte contre la corruption) à Conakry.
Le président du REGUIJOC, M. Boubacar Algassimou Diallo, alias «Abou Bakr» après son souhait de bienvenue aux invités, dira que : “Chaque année, corrompus et corrupteurs grèvent le budget national déjà fragilisé par la mal gouvernance qui a caractérisé la Guinée durant ces dix dernières années », d’où, dit-il, il est temps que les journalistes retroussent les manches pour un va-t-en-guerre contre la corruption qui gangrène toutes les sphères de la fonction publique et les établissements privés.
Abou Bakr a estimé qu’il est temps de dépasser les discours stériles au profit des actes concrets pour mettre fin à la corruption. Profitant de la présence de la Présidente du CNC (Conseil national de la communication), M. Diallo a plaidé pour une application de la nouvelle loi sur la liberté de la presse, L 002 qui dépénalise les délits de presse. Ce qui conforterait la position des journalistes dans la lutte contre la corruption a-t-il indiqué: «Un journaliste ne peut lutter efficacement contre la corruption que dans un environnement favorable à l’exercice de la profession. Un environnement dans lequel il a accès aux sources d’information, un environnement dans lequel les autorités de régulation protègent les journalistes en rendant fortes les lois de la presse.»
Mme Martine Condé de rassurer les hommes de médias : “ N’ayez pas peur, je suis pour la liberté de la presse, mais je fais mon travail. On a diabolisé mes propos de la semaine dernière. Si la nouvelle loi est publiée, elle sera intégralement appliquée ”. Selon elle, c’est l’ancienne loi organique L 005 qu’on lui a présenté à son arrivée à la tête du CNC. Elle se dit heureuse de la détermination des journalistes et les invitent au contrôle et à la transparence.
Le Ministre des Audits, du contrôle économique et financier M. Aboubacar Sidiki Koulibaly (sur la photo), a rappelé l’importance des relations qui existent entre son département, les médias et l’Agence nationale de promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Il tend la main aux médias auxquels il a promis tout le soutien possible. Selon lui, un travail d’investigation des médias permettrait de dénicher les actes de corruption et aiderait le pays à connaître le niveau d’évolution du fléau tout en se passant des enquêtes menées par les organisations internationales.
Durant l’atelier, des thèmes comme : Médias et lutte contre la corruption, Rôle des médias dans la promotion de la bonne gouvernance, ainsi que Relations entre Médias et l’Agence nationale de lutte contre la corruption, ont été respectivement présentés par El hadj Mohamed Aly Thiam, du CNT, M. Gérard Coker de PNUD-Guinée et M. Mohamed François Falcoe de l’Agence nationale de lutte contre la corruption, avec une assistance du Président du projet « Faisons Ensemble », El Hadj Amadou Sow.
La corruption est classée en Guinée parmi les délits contre la paix publique. Une cinquantaine des journalistes ont participé à cette journée. A la fin de la journée ils ont été répartis en trois groupes de travail. Le résultat de leur travail fera l’objet d’amendement auprès de l’ANLC et tiendra lieu de plan d’action du REGUIJOC pour l’année en cours. Il s’engage à mener des investigations dans les secteurs clés de l’Etat, pour dénoncer les formes de corruption et promouvoir la bonne gouvernance.
Le REGUIJOC est créé en 2007 et a organisé des ateliers de formation sur les genres journalistiques en faveur de ses membres.
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