Par Dre Adama rabi Youla MD,Msc
A l’occasion de la journée internationale de la femme, il est important de faire un point sur la parité Hommes/Femmes en politique et dans les postes de décision.
Mais avant toutes choses, permettez moi d’ adresser mes vives félicitations à toutes ces braves femmes de Guinée qui travaillent durement pour faire bouillir la marmite dans des conditions difficiles et qui élèvent, éduquent nos enfants, parfois sans aucune assistance. Comme toujours , ces félicitations vont particulièrement à ces braves femmes qui travaillent plus de 16 heures de temps dans nos débarcadères de Boulbinet , Teminetaye aux marchés de Nyenguèma , Niger, Madina, dans nos plaines et rizières de la basse Guinee, au Foutah et en Forêt, aux teinturières et à ces commerçantes de la Haute- Guinée. Ces femmes sont pour moi le véritable moteur du développement de la Guinée.
Pour ce qui est de la question parité hommes et femmes , malheureusement, force est de constater que notre pays est en retard même par rapport à ses voisins immédiats, comme le Sénégal. Ce dernier a à travers son assemblée nationale adopté, il ya quelques mois, une loi forçant tout parti politique à avoir la parité 50 hommes pour 50 femmes lors des prochaines élections législatives, faute de quoi la candidature du Parti sera annulée.
Malgré les textes, lois et beaux discours tenus en Guinée depuis 1958 sur l’émancipation de la femme, le retard reste criard. La formation du gouvernement d’Alpha Condé est un exemple pour nous prouver cette inégalité entre les hommes et les femmes.
Représentant plus de 51 % de la population et occupant une place importante dans la vie sociale et économique, leur grande absence dans le nouveau gouvernement est plus que remarquable. Si ma mémoire est bonne, sur les 42 ministres du gouvernement mis en place , seulement 6 femmes ont fait leur rentrée. Elles occupent le plus souvent des postes réservés aux femmes comme pendant les régimes précédents. C’est ainsi que nous avons : Mme Nantenin Cherif comme ministre des Affaires sociales et la promotion de l’enfance, Mme Rama Bah aux PME, Hadja Mariama Baldé à l’hôtellerie et à l’enfance, Mme Fatoumata Tounkara au travail et à la fonction publique, Mme Diaka Diakité aux affaires sociales encore, mais comme ministre déléguée et enfin Mme Rougui Barry Kaba chargée des Guinéens de l’extérieur. Ici les chiffrent parlent d’eux mêmes.
Les dirigeants politiques ne sont pas les seuls à prendre le blâme dans le débat sur la question sur la plus grande représentativité des femmes dans les pouvoir de décision. Il ya surtout aussi nos dirigeants religieux qui ne voient pas d’un bon œil la promotion féminine. Pour nos talibans guinéens, la promotion et l’émancipation de la femme bafoueraient nos valeurs traditionnelles. Cependant, il faut reconnaitre que les dirigeants religieux Guinéens ont toujours été acquis à la cause des dirigeants politiques Guinéens depuis l’indépendance. En Guinée ce sont les religieux qui courent derrière les politiques, contrairement au Sénégal où ce sont les dirigeants politiques qui cherchent souvent le ralliement des puissants chefs religieux. Donc si cela a été possible au Sénégal , rien ne justifie son non application en Guinée. Il suffit seulement de bonne volonté politique et du gros bon sens.
Dre Adama rabi Youla MD,Msc
www.Rabimedia.com/news@rabimedia.com