Deux cambistes ont été interpellés jeudi au marché Madina de Conakry en possession d'explosifs et d'importantes sommes d'argent en devises et monnaies locales par les Services spéciaux chargés de la lutte contre le trafic de drogue et le grand banditisme, rapporte la télévision nationale.
Les deux hommes ont été arrêtés dans le cadre d'une opération ordonnée par le gouvernement en vue de fermer les bureaux de change considérés comme responsables de l'inflation.
Des patrouilles, commencées, jeudi, à la recherche des bureaux de change que le gouvernement s'est engagé à fermer sur toute l'étendue du territoire national jusqu'à "nouvel ordre", se poursuivaient encore vendredi.
Les bureaux de "Wall Street", dans la commune de Kaloum, siège des services, des banques et commerces, sont hermétiquement fermés et les cambistes ambulants, qui avaient pignon sur rue, se font rares.
Le Conseil des ministres, tenu jeudi, a décidé de réorganiser le secteur des cambistes en autorisant l'ouverture prochaine de 30 bureaux qui seront soumis "au respect scrupuleux" du cahier de charges qui leur sera soumis, sous peine d'être fortement sanctionnés.
La décision de fermer les bureaux de change avait été prise, mercredi, par le Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana, au cours d'une rencontre réunissant des cadres des banques, des opérateurs économiques, des agents des services de la Police et de la Gendarmerie.
M. Fofana a indiqué que "tous les agréments délivrés par les pouvoirs publics sont caducs" avant d'ajouter que selon plusieurs enquêtes, "les cambistes bénéficient de la complicité de certains banquiers véreux" pour afficher des taux exhorbitants sur les marchés parallèles.
"Tout cela est fait dans le but de saboter les actions du président Alpha Condé, engagé à imposer le changement dans tous les domaines en vue de permettre à notre pays d'être crédible (...) Nous sommes déterminés à combattre l'impunité, le vol et la corruption", a-t-il dit.
On rappelle que, selon la Banque centrale, l'inflation a atteint 40 pour cent contre 17 pour cent en 2007. – Pana