Les chefs de la diplomatie des huit pays les plus industrialisés (G8) ont réaffirmé mardi à Paris leur soutien à Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire et évoqué la possibilité de "nouvelles sanctions" à l'égard de "ceux qui font obstacle à une solution pacifique".
"Le G8 appuie les conclusions du panel des chefs d'Etat de l'Union africaine" qui a confirmé le 10 mars qu'il considérait M. Ouattara comme le président élu de Côte d'Ivoire, a déclaré à la presse le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, dont le pays assure la présidence du G8.
"Il importe de trouver une solution politique qui respecte le libre choix des électeurs de Côte d'Ivoire et permette donc au président Ouattara élu d'exercer la plénitude de ses fonctions", a-t-il ajouté, à l'issue d'une réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères du G8.
"Ceux qui font obstacle à une solution pacifique et a fortiori utilisent la force doivent savoir qu'ils s'exposent à de nouvelles sanctions", a-t-il averti.
Dans un communiqué final, les ministres du G8 ont "condamné les récents meurtres de manifestants pacifiques et appelé à mettre fin à tous les actes de violences".
Plus tôt dans la matinée, M. Juppé s'était dit confiant sur l'efficacité des sanctions financières visant le camp de Laurent Gbagbo.
"Les sanctions financières ça ne marche pas à 15 jours, ça marche à plusieurs mois et on voit bien aujourd'hui que Gbagbo est progressivement asphyxié", a-t-il estimé, dans une interview sur la radio Europe 1.
"Ce qui compte c'est l'engagement des pays africains, on ne peut pas demander à la France ou à l'Europe de s'occuper de tout et de s'ingérer dans les affaires de tous les pays", a-t-il dit.
"L'Union africaine a pris ses responsabilités, à Addis Abeba les pays africains ont dit que le seul président légitime c'est Ouattara et que Gbagbo doit partir et je pense qu'on va y arriver", a-t-il encore affirmé.
La crise née de la présidentielle contestée de novembre 2010 en Côte d'Ivoire a déjà fait près de 400 morts selon l'ONU et menace de faire basculer le pays dans la guerre civile.
Lundi des combats à l'arme lourde ont eu lieu dans plusieurs quartiers d'Abidjan, les plus violents depuis le début de la crise. - AFP