Le premier ministre kényan Raila Odinga a rappelé mardi que le président ivoirien déchu Laurent Gbagbo avait refusé systématiquement toutes les propositions de la médiation de l'Union africaine et qu'il aurait mieux fait d'accepter un poste d'universitaire aux États-Unis.
M. Odinga qui avait été nommé en décembre envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour la crise ivoirienne, a ajouté avoir averti M. Gbagbo de ne pas s'accrocher au pouvoir.
«Je l'ai vu venir. Gbagbo s'enfonçait dans une guerre qu'il ne pouvait gagner selon moi et je le lui ai dit», selon des propos de M. Odinga rapportés par son service de presse et tenus au cours d'une interview au New York Times.
Laurent Gbagbo qui refusait de quitter le pouvoir, a été arrêté lundi après-midi par les forces de son adversaire Alassane Ouattara, reconnu internationalement comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre.
M. Odinga qui avait appelé au départ de M. Gbagbo avant même d'être désigné médiateur par l'UA, a souligné que M. Gbagbo s'était vu offrir de nombreuses propositions pour une sortie digne.
«J'ai offert à M. Gbagbo un certains nombre d'options que j'avais négociées pour lui avec la communauté internationale, y compris les Etats-Unis et l'UE» (Union européenne), a dit le Premier ministre kényan, actuellement en visite aux Etats-Unis.
«Je lui ai dit qu'il pouvait capituler et demeurer dans le pays où il resterait actif politiquement, s'il le souhaitait, sans être traduit devant les tribunaux», a expliqué M. Odinga, dont la médiation avait été rapidement supplantée par un panel de cinq chefs d'Etats africains désignés par l'UA.
«Je lui ai aussi proposé de partir en exil et d'enseigner à l'université de Boston. Les Etats-Unis m'avaient fait cette offre. Tout cela est perdu à présent», a poursuivi M. Odinga, toujours selon son service de presse. M. Gbagbo, 65 ans, est historien de formation.
M. Ouattara a annoncé le lancement d'une procédure judiciaire contre son ex-rival, l'épouse de celui-ci et ses collaborateurs, assurant que «toutes les dispositions sont prises» pour garantir leur «intégrité physique». - AFP