Mouctar Diallo, le Président des NFD (Nouvelles forces démocratiques) a regagné Conakry, dans l’après-midi du 22 avril, après trois mois de séjour en Afrique, aux Etats-Unis d’Amérique et en Europe. Il a été accueilli à l’aéroport international de Conakry-Gbessia par des responsables du bureau exécutif des NFD. Ses militants et sympathisants n’ont pas fait le déplacement. Pour bien des observateurs, ces derniers ont en mémoire la triste répression dont ont été victimes les militants de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, par les services de sécurité sous ordre du Gouverneur de Conakry, Cdt Sékou «Resco» Camara qui avait interdit toute manifestation et attroupement publics. Qu’à cela ne tienne, à sa descente de l’avion, Mouctar Diallo a dit qu’il est revenu «avec des idées qui traduisent l’engagement fort des Guinéens de l’étranger pour continuer le combat, en vue d’un véritable changement que les Guinéens n’ont pas perçu encore.» Il dit s’être enrichi des échanges qu’il a eus avec ses compatriotes de l’étranger.
Parlant de la répression des militants de l’UFDG le 3 avril dernier, Mouctar Diallo croit savoir que la «Guinée retombe malheureusement dans la dictature, si les Guinéens ne se mobilisent pas pour continuer le combat, afin de préserver les acquis démocratiques obtenus après beaucoup de sacrifices. Cela démontre, a-t-il poursuivi, que le Président de la République est en train de compromettre les acquis démocratiques, de bafouer les libertés individuelles et collectives, de violer la loi. Même au temps de la junte du CNDD, on était plus respectueux de la loi et des institutions, il a fallu attendre l’arrivée de quelqu’un qui se dit Professeur en Droit pour qu’on ne respecte pas les Institutions, pour qu’on viole les lois. Il a fallu également ce moment pour dire qu’un leader politique, un ancien Premier ministre, est un citoyen ordinaire. Cela est extraordinaire…»
Pour le Président des NFD, l’opinion comprend qu’il n’y a que «la volonté du chef, la volonté autoritaire, qui a droit de cité», au grand dam des principes de la démocratie, de l’Etat de droit et du respect des libertés. Il a estimé que la volonté du gouvernement de procéder à un nouveau recensement général de la population, n’est qu’un acte qui vise «à tripatouiller le fichier électoral et frauder massivement aux législatives en vue d’avoir une majorité écrasante à l’Assemblée nationale. Mais cela ne marchera pas.»
Mouctar Diallo dit avoir l’impression que le Président Alpha Condé «ne tire pas leçons du passé, ne comprend pas les réalités actuelles de la gouvernance, les enjeux et les concepts de la globalisation et de la mondialisation sur fond de l’instinct de la liberté, réclamé par tous les peuples du monde. Cela nous amène à penser que l’avenir de la gouvernance Alpha Condé n’est pas prometteur,» a-t-il martelé. Pour déclarer enfin que le bilan des 100 jours du Président Alpha Condé est globalement négatif, en termes du respect des droits humains, de la loi, de la constitution, des libertés individuelles et collectives. La liste n’est pas exhaustive.
Il faut rappeler que selon lui, l’objectif de sa tournée était de remercier les Guinéens, d’échanger avec eux ainsi qu’avec des acteurs politiques, sociaux, des pays visités, afin de mieux mener le combat pour le changement ambitionné par les Guinéens.
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