Des membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) ont attaqué des partisans de l'ancien chef de guerre Ibrahim Coulibaly dans le quartier de Yopougon, à Abidjan, ont affirmé lundi ces derniers.
L'offensive aurait commencé lundi matin. Félix Anoble, porte-parole de Coulibaly, a appelé à l'arrêt des combats, précisant lors d'un entretien à l'Associated Press, qu'il craignait l'existence d'un complot visant à assassiner Coulibaly.
Dimanche, Ibrahim Coulibaly, dit "IB", ne s'était pas présenté à une réunion avec son vieux rival, Guillaume Soro, le nouveau ministre de la Défense.
Des partisans d'"IB", qui ont requis l'anonymat pour des raisons de sécurité, ont affirmé que des éléments de la nouvelle armée loyale au président Alassane Ouattara rassemblaient des armes lourdes dans le quartier de Cocody à Abidjan en vue d'une attaque imminente. Un journaliste qui a parcouru le secteur a toutefois rapporté n'avoir vu aucune arme lourde.
Vendredi, Alassane Ouattara avait ordonné à Coulibaly et ses miliciens du Commando invisible de déposer les armes et aux combattants de Soro de regagner leurs casernes. Le lendemain, "IB" s'était dit prêt à désarmer, mais avait prévenu que cela prendrait du temps à organiser.
Coulibaly et Soro se sont combattus pour la direction de l'ex-rébellion des Forces nouvelles, qui a aidé Alassane Ouattara à prendre le contrôle du pays après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle du 28 novembre.
Selon des collaborateurs d'IB, une entrevue devait réunir Coulibaly et Ouattara lundi, mais le porte-parole présidentiel Affoussy Bamba a déclaré ne pas être au courant de la réunion. Un proche de Coulibaly a précisé lundi que l'ancien chef de guerre attentait une escorte de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (ONUCI) pour se rendre à la réunion. Mais, a-t-il ajouté, l'ONUCI a fait savoir qu'elle n'avait pas reçu l'autorisation d'escorter Coulibaly et que l'ONU ne pouvait garantir sa sécurité.
Les hommes de Coulibaly avaient bloqué lundi une route menant à leur fief d'Abobo, à Abidjan, craignant apparemment une attaque. Impliqué dans le coup d'Etat de 1999 et la rébellion de 2002, Ibrahim Coulibaly était rentré de plusieurs années d'exil en janvier pour "libérer" Abidjan, après que les forces pro-Gbagbo eurent tiré à l'arme lourde contre des civils à Abobo. Il a dit faire allégeance à Alassane Ouattara.
Le colonel Gaoussou Soumahourou, un membre de la nouvelle armée ivoirienne, a déclaré lundi que des centaines de combattants des FRCI avaient regagné leurs casernes de Bouaké (nord) avant même que le président ne le demande vendredi.
"Beaucoup sont déjà retournés à Bouaké mais nous gardons ici ceux dont nous avons besoin pour terminer notre mission à Yopougon et Abobo", a-t-il dit en référence aux deux secteurs d'Abidjan où se poursuivent des combats. "Six cents à sept cents sont retournés à Bouaké (...), d'autres partiront demain, cela continue. Lorsque nous aurons achevé notre mission nous regagnerons nos casernes comme le président l'a ordonné." - AP