L'Union européenne (UE) souhaite l'organisation en Guinée d'élections législatives le plus vite possible, condition de la reprise de sa coopération avec ce pays ouest-africain, a affirmé samedi à Conakry le commissaire européen chargé du Développement, Andris Piebalgs.
Nous souhaitons qu'on aille le plus vite possible aux élections législatives, condition pour une reprise totale et effective (de la coopération) avec la Guinée, a déclaré M. Piebalgs, un Letton, lors d'un échange avec la presse à l'aéroport de Conakry, à l'issue d'une visite entamée vendredi.
L'UE a mis cinq millions d'euros pour les élections en Guinée, il n'y aura plus rien d'autre, a-t-il ajouté, sans autres précisions.
Interrogé par l'AFP, un responsable à l'UE à Conakry a affirmé que ce montant concernait l'organisation des législatives.
Durant la transition, en août 2009, la junte militaire alors au pouvoir avait annoncé avoir accepté un calendrier électoral qui fixait l'organisation du premier tour de l'élection présidentielle au 31 janvier 2010, le second tour au 14 février et les législatives au 26 mars.
Ce programme n'a pu être respecté. Le premier tour de la présidentielle s'est tenu le 27 juin 2010, et le second tour a été organisé le 7 novembre 2010. Aucune nouvelle date n'a été annoncée pour les législatives.
En avril, lors d'une rencontre avec des leaders de partis politiques, le ministre guinéen de l'Administration territoriale, Alassane Condé, a évoqué la possibilité de législatives au dernier trimestre 2011, avec l'organisation préalable d'un nouveau recensement électoral. Ce nouveau recensement, voulu par le président Condé, est rejeté par l'opposition.
Selon des sources concordantes guinéennes et occidentales, Andris Piebalgs a affirmé que l'UE était opposée à ce nouveau recensement lors de sa rencontre tôt samedi matin avec l'opposition à Conakry et il l'a répété lors de l'inauguration plus tard dans la journée de samedi d'un pont financé à hauteur de 8,35 millions d'euros par l'UE à Forécariah, ville à 100 km à l'est de Conakry et proche de la frontière sierra-léonaise.
La cérémonie s'est déroulée en présence du président Alpha Condé et de son homologue sierra-léonais Ernest Koroma. Le pont construit est situé sur l'axe routier reliant Conakry à Freetown, en cours de réhabilitation grâce au Fonds européen de développement.
Avant de quitter la Guinée, Andris Piebalgs a rencontré le président Condé dans sa résidence de Kipé (banlieue de Conakry).
L'UE avait gelé sa coopération à la suite du coup d'Etat militaire sans effusion de sang de décembre 2008.
Depuis, la Guinée a fait des progrès importants dans la mise en oeuvre de sa transition démocratique, notamment à travers l'organisation de l'élection présidentielle de 2010. La coopération entre l'Union européenne et la Guinée est donc en phase avancée de reprise, a affirmé la commission européenne dans un communiqué sur la visite de M. Piebalgs reçu samedi par l'AFP.
Néanmoins, la reprise complète de la coopération au développement entre l'UE et la Guinée (...) reste encore conditionnée par la tenue d'élections législatives libres et transparentes qui devraient avoir lieu avant la fin de 2011, a-t-elle ajouté. - AFP