Moammar Kadhafi pourrait avoir quitté la capitale Tripoli mais pas la Libye, a estimé vendredi le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini.
L'Italie, a-t-il expliqué, ne dispose pas d'informations certaines sur le dirigeant libyen. Mais M. Frattini juge "crédibles" les déclarations de l'évêque catholique de Tripoli, Mgr Giovanni Martinelli, selon lesquelles "Kadhafi est probablement hors de Tripoli et probablement aussi blessé". Le chef de la diplomatie italienne, cité par l'agence de presse ANSA, s'exprimait devant la presse en marge d'une conférence.
La "pression internationale a probablement poussé Kadhafi à chercher refuge dans un endroit sûr", a ajouté Franco Frattini, soulignant que la Libye "est un grand pays, avec des zones désertiques".
Par ailleurs, le régime de Kadhafi a affirmé que 11 imams avaient été tués tôt vendredi pendant leur sommeil par une frappe aérienne de l'OTAN à Brega, dans l'est du pays. Selon Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement libyen, les religieux faisaient partie d'un groupe d'imams rassemblés à Brega afin de prier pour la paix. Il a précisé que la frappe avait également fait 50 blessés, dont cinq dans un état critique.
L'OTAN a réagi en affirmant avoir attaqué un centre de contrôle et de commandement utilisé par les forces de Kadhafi à Brega. "Nous faisons très attention au choix de nos objectifs et celui-ci était très clairement identifié comme un centre de commandement", a déclaré sous le couvert de l'anonymat un responsable au siège de la mission de l'OTAN à Naples.
L'OTAN a procédé à de nouveaux bombardements vendredi sur Tripoli, alors que la pression diplomatique s'accroît sur Kadhafi.
A Washington, une délégation du Conseil national de transition (CNT), organe politique de l'insurrection libyenne, rencontrait vendredi des responsables américains à la Maison Blanche.
A La Haye, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé qu'il demanderait lundi des mandats d'arrêts internationaux contre trois hauts responsables libyens, pour meurtre et persécution. Luis Moreno Ocampo n'a pas divulgué les noms de ces responsables, mais Moammar Kadhafi devrait figurer parmi eux.
Le 26 février dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté à l'unanimité pour porter le cas de la Libye devant la CPI. - AP