Une écrivaine et journaliste française, Tristane Banon, qui a affirmé avoir été agressée sexuellement en 2002 par Dominique Strauss-Kahn, «envisage de porter plainte», a annoncé lundi à l'AFP son avocat David Koubbi.
«On envisage de déposer plainte. Je travaille avec elle», a déclaré Me Koubbi, à propos de sa cliente.
Tristane Banon, une romancière et journaliste âgée de 31 ans, avait raconté en février 2007 dans une émission de télévision avoir été agressée sexuellement par M. Strauss-Kahn. Le nom de l'actuel patron du FMI avait toutefois été recouvert par un bip lors de la diffusion de l'émission.
Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn a été arrêté à New York, puis inculpé dimanche, sous l'accusation d'avoir tenté de violer une femme de chambre dans un hôtel de la ville.
A l'époque, «Tristane a été dissuadée de déposer plainte par sa mère», Anne Mansouret, conseillère régionale (PS) dans l'ouest de la France, selon Me Koubbi.
«Tristane a ressenti ces événements comme des pressions. Elle était un peu seule. C'est un peu terrifiant d'être opposée à quelqu'un comme DSK et à son entourage», a ajouté l'avocat.
Dans l'émission de télévision de 2007, Tristane Banon avait déclaré: «Moi c'est (bip) avec qui ça s'est très mal passé, un chimpanzé en rut».
La jeune femme racontait ensuite avoir rencontré DSK dans le cadre de la préparation d'un livre, dans lequel elle voulait faire raconter à des hommes politiques certains de leurs échecs.
«Il m'a proposé qu'on se voie, il m'a donné une adresse que je ne connaissais pas (...) Là, il a gentiment fermé la porte. J'ai posé le magnétophone tout de suite pour enregistrer. Il a voulu que je lui tienne la main pour répondre parce qu'il m'a dit: «Je n'y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main». Et puis après, de la main, c'est passé au bras et puis, c'est passé un peu plus loin. J'ai tout de suite arrêté», poursuivait la romancière.
«Après, ça s'est très très mal fini. On a fini par se battre quand même, ça s'est fini très très violemment. On s'est battu clairement, au sol (...) Moi, j'ai donné des coups de pieds. Il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d'ouvrir mon jean», affirmait encore Tristane Banon.
«Quand on se battait, je lui avais dit le mot «viol» pour lui faire peur, ça ne lui a pas fait peur plus que ça», selon la journaliste, qui disait à l'époque avoir été «très loin» jusqu'à «constituer le dossier (et) voir un avocat très connu en la matière qui avait déjà une pile comme ça».
«Je n'ai pas osé aller jusqu'au bout, je ne voulais pas être jusqu'à la fin de mes jours «la fille qui a eu un problème avec un homme politique» », concluait en 2007 Tristane Banon.
Dans leur livre «Sexus politicus» sur la sexualité des responsables politiques, les journalistes Christophe Deloire et Christophe Dubois avaient en 2006 consacré un chapitre à DSK et évoquaient sans le nommer, le cas de Tristane Banon. – Avec AFP