L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo arrêté le 11 avril dernier par les forces d'Alassane Ouattara est «en bonne santé et bien traité», a indiqué jeudi au Sénat William Fitzgerald, un responsable du département d'État américain.
«Il est en bonne santé et bien traité», a dit M. Fitzgerald jeudi lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.
La commission sénatoriale se penchait jeudi sur l'avenir de la Côte d'Ivoire, la «réconciliation» et les nécessaires poursuites judiciaires envers les responsables de violations des droits de l'homme commises récemment en Côte d'Ivoire.
L'affirmation sur le traitement de M. Gbagbo a été démentie très rapidement par le sénateur républicain James Inhofe, un proche de Laurent Gbagbo.
«Ce n'est pas vrai», a-t-il dit avant de montrer des photos du couple Gbagbo après leur arrestation. «Regardez cette photo, il a été frappé sur le côté du visage», a-t-il dit en montrant une photo de Laurent Gbagbo.
Montrant ensuite une photo de Mme Gbagbo entourée de soldats du président Outtara la tenant comme un trophée, il a lancé: «faites preuve d'imagination, vous savez ce qui s'est passé».
De son côté, M. Fitzgerald a estimé que le président déchu devait répondre d'éventuelles accusations devant la justice. Mais il a précisé que le camp Ouattara devrait aussi faire preuve de «transparence».
M. Fitzgerald a assuré que les États-Unis veilleraient à ce que les violations des droits de l'homme soient punies des deux côtés.
«Le président Ouattara a promis de façon répétée de coopérer avec la commission d'enquête (des Nations unies), que ses forces ou bien les troupes de l'ancien président Gbagbo ou les miliciens aient été impliqués. Nous allons faire en sorte qu'il tienne cette promesse et nous assurer qu'il n'y aura pas d'impunité», a affirmé M. Fitzgerald.
«Nous restons déterminés à travailler avec le président Ouattara et les Ivoiriens pour aider à faire en sorte que la Côte d'Ivoire redevienne le pilier de stabilité et de prospérité économique qu'il a été», a également assuré le responsable américain.
En outre, M. Fitzgerald a également déploré l'insécurité qui continuait de sévir en Côte d'Ivoire malgré la fin des hostilités après l'arrestation de Laurent Gbagbo en avril.
«La réconciliation politique est absolument essentielle», a-t-il dit ajoutant que les auteurs de violation des droits de l'homme doivent être traduits en justice.
Au cours de l'audition M. Fitzgerald a affirmé que des mercenaires libériens fidèles à M. Gbagbo ont tué 170 personnes la semaine dernière en Côte d'Ivoire avant de fuir vers le Liberia. Cette déclaration a provoqué une rumeur de protestation dans la salle, où de nombreux Ivoiriens étaient présents.
Selon un porte-parole du gouvernement à Abidjan, quelque 220 civils ont été tués dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire par des miliciens et des mercenaires libériens, chassés début mai d'Abidjan par les forces du président Alassane Ouattara. - AFP