Le ministre indien des Finances a estimé mardi que le futur chef du Fonds monétaire international (FMI) doit être choisi selon ses qualités et pas selon sa nationalité, dans une critique voilée de l'attribution historique du poste à un représentant européen.
La sélection du directeur général du FMI ou de la Banque mondiale devrait se faire sur la base du mérite, de la compétence et de façon transparente, a déclaré Pranab Mukherjee à la presse, à l'issue d'un entretien avec la ministre française des Finances, Christine Lagarde, venue faire campagne en Inde pour sa candidature à la tête du FMI.
Mme Lagarde, considérée comme grande favorite, a deux rivaux déclarés, le directeur de la Banque centrale du Mexique, Agustin Casterns, et celui de la Banque centrale kazakhe, Grigori Martchenko.
Il doit y avoir un large consensus. L'Inde souhaite participer à ce consensus, a ajouté M. Mukherjee.
Nous travaillons avec plusieurs autres pays, en particulier avec le groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Il est impossible de dire s'il y aura un candidat commun, a-t-il encore indiqué.
Ce groupe des Brics, ainsi que d'autres pays en développement, réclame un changement au FMI, critiquant la règle tacite depuis la fin de la deuxième guerre mondiale selon laquelle sa présidence échoit à un Européen et celle de la Banque mondiale à un Américain.
L'Inde, qui s'est jusqu'à présent refusée à soutenir publiquement un candidat, semble toutefois envisager l'éventualité que l'Europe garde la mainmise.
Le Premier ministre, Manmohan Singh, a ainsi affirmé la semaine dernière que l'Inde voulait que le meilleur candidat, indépendamment de sa nationalité, soit nommé à la tête de l'organisation internationale.
Mme Lagarde postule à la succession de son compatriote Dominique Strauss-Kahn, qui a démissionné après avoir été accusé du viol d'une femme de chambre d'hôtel à New York. - AFP