Le Président de la République Alpha Condé continue cahin-caha à mettre en application ses promesses électorales. Le 20 juin, soit six mois après son investiture, il a donné le coup d’envoi pour la réforme des Forces de Défense et de sécurité (FDS). La cérémonie s’est déroulée au Palais du peuple de Conakry, qui n’a pas refusé du monde. Le Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana et plusieurs autres membres du gouvernement ont assisté à la rencontre avec le corps diplomatique, les officiers et sous-officiers des forces armées et de sécurité. Le ministre délégué chargé de la Défense nationale Me Abdoul Kabèlè Camara et le Président de la République, Alpha Condé ont été les seuls à faire un discours.
Le Ministre a expliqué le motif de la réforme des du secteur de défense et de sécurité du pays en ces termes : «La situation préoccupante du secteur de la sécurité qui prévalait en Guinée a sucscité l’évaluation dudit secteur. Cette évaluation encouragée et soutenue par les organisations régionales et internationales, en particulier la CEDEAO (Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest Ndlr), l’Union Africaine, les Nations Unies et les partenaires de la Guinée, a permis de poser le diagnostic et de formuler un certain nombres de recommandations ».
L’on se rappelle du séminaire organisé à Conakry par le Comité technique du 28 au 31 mars, sous la l’autorité du Président de ka République qui a exprimé sa volonté de « poursuivre le vaste programme de réforme de nos institutions, à commencer par la Défense, la Sécurité et de la Justice dont le rôle crucial dans la construction d’un Etat de droit n’est guère à démontrer ».
Actuellement à Conakry, les hommes en treillis se font rares dans les rues et sont le plus souvent sans armes. Selon d’ailleurs le Minsitre Kabélè Camara, la confiance s’est instaurée entre la population et les forces de défense et de sécurité.
Quant au Président de la République Alpha Condé a souligné que le lancement de la réforme de FDS était bel et bien inscrit dans son discours d’investiture du 21 décembre 2010. Il a exprimé clairement les motivations de cette réforme engagée : «L’état du secteur de la sécurité en Guinée, caractérisée notamment par la désorganisation des Forces de défense et de sécurité, l’absence du contrôle civique et le dysfonctionnement du système judiciaire a conduit les autorités guinéennes à projeter la réforme dudit secteur, devenue une nécessité impérieuse pour la préservation de la quiétude sociale et de la paix ».
Le Président de la République a estimé que tous les acteurs sociaux du pays devraient s’engager dans la sécurité publique, idem pour « les partis politiques, les confessions religieuses, les femmes, les syndicats, les jeunes, les leaders traditionnels, la justice, que les Forces de sécurité et défense.»
Il y a un besoin non moins important qui demanderait la mise en place d’un Comité de pilotage, des mesures budgétaires. Du fait qu’aujourd’hui, «c’est la Gendarmerie et la Police qui doivent assurer la sécurité en ville. Mais nous manquons de moyens.»
Il a déploré de passage les critiques que son équipe a essuyées lorsqu’il a récemment accordé sa grâce à des prisonniers de délits communs. Du fait que le ministre n’avait pas consulté la gendarmerie et la police, avant de dresser la liste des personnes graciées.
Toutefois Alpha Condé a promis de mettre les moyens à ses corps de sécurité pour combattre l’insécurité qui ne cesse de grandir à Conakry. Le Président de la République en même conscient. Il a déclaré : « Des gens qui rêvent de créer des troubles afin que la Guinée revienne en arrière, afin de pousser l’armée. Mais aujourd’hui, l’armée guinéenne est une armée républicaine résolument engagée dans la voie du changement. Nous avons signé des décrets créant des attachés militaires, car nous savons qu’il y a beaucoup d’officiers généraux qui n’ont pas de fonctions. Nous allons envoyer la plupart dans les ambassades afin qu’ils servent de lien entre nous et les grandes puissances… Seule la démocratie peut permettre à l’armée de s’épanouir… »
Alpha Condé sait aussi qu’il y «a eu dans le temps des officiers qui étaient habitués à un certain type de gestion et qui sont mécontents aujourd’hui.» Mais, il a menacé ceux-là qui s’hasarderaient à semer le trouble dans la cité. «Il faut qu’ils sachent que le temps de la prébende est révolu. Tous ceux qui ont été habitués à détourner de l’argent et qui veulent faire la pagaille dans l’armée, nous seront impitoyables. Les Généraux mécontents qui veulent pousser l’armée nous seront impitoyables. Ou ils rentrent dans les rangs, ou ils subiront la rigueur de la loi. Il n’y a plus de citoyens au-dessus des autres», a-t-il insisté, avant de déclarer ouverte la cérémonie de lancement des activités du Comité national de la réforme des services de sécurité et de défense.
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