Le Huitième Forum sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) qui se tient du 4 au 6 août dans la capitale kényane, porte non seulement sur le commerce et les affaires mais aussi, comme ses prédécesseurs, sur le rôle important que peut jouer la société civile pour informer les Africains et les Américains des avantages de l'AGOA et de la manière dont ils peuvent tous en tirer parti.
L'aspect société civile du Forum de l'AGOA est coprésidé par M. Ayoma Matunga, responsable de programmes au Réseau pour le développement social du Kénya, qui représente l'Alliance de la société civile kényane à cette conférence, et par Gregory Simpkins, vice-président pour le développement de la politique et des programmes à la fondation Sullivan, qui représente les groupes de la société civile américaine. MM. Matunga et Simpkins ont tous deux accordé des entretiens à America.gov à la veille du forum de la société civile, le 4 août, pour expliquer leur rôle et celui des délégations de la société civile africaine et américaine. « Le rôle de la société civile dans l'AGOA découle de cette loi elle-même qui exige la participation de membres de la société civile en tant qu'observateurs objectifs des travaux du forum » afin qu'ils apportent leur contribution aux rencontres des ministres et des autres délégués des gouvernements et du monde des affaires, a expliqué M. Matunga. Bien que le texte de l'AGOA soit « un peu vague » quant au rôle de la société civile au forum, a dit M. Simpkins, « nous avons créé un statut d'observateur pour évaluer les avantages de l'AGOA ». « Le commerce est censé apporter des bienfaits concrets. Certains se plaignent que l'homme de la rue, les petites et moyennes entreprises, n'aient pas bénéficié de l'AGOA comme elles le devraient », a indiqué M. Simpkins. « Cette situation n'est pas le résultat d'une défaillance de la loi mais peut-être de son application. C'est pourquoi, a-t-il expliqué, nous avons examiné avec nos homologues africains et américains les moyens qui nous permettraient de mieux coordonner nos efforts pour assurer une meilleure mise en pratique de l'AGOA. » M. Simpkins a souligné que toutes les sessions de la société civile au forum visent à déterminer « ce qui marche bien avec l'AGOA à l'heure actuelle ; ce qui ne marche pas ; comment nous pouvons surmonter ces défaillances ; comment nous assurer que cette loi contribue à créer des revenus et à réduire la pauvreté comme promis - que des possibilités soient créées dans le cadre de l'AGOA et que les gouvernements, le secteur privé et la société civile œuvrent tous de concert ». La société civile tiendra au forum une session spéciale au cours de laquelle des responsables du gouvernement des États-Unis expliqueront les différents aspects de l'application de l'AGOA, a dit M. Matunga. « La plupart des pays africains possède une infrastructure commerciale qui ne favorise pas les échanges avec les États-Unis. Alors, dans la limite de ces infrastructures, ces pays ne sont peut-être pas en mesure d'aider les producteurs locaux à offrir des marchandises qui répondent aux normes du marché américain », a précisé M. Matunga. « Ce sont là certaines des questions que nous souhaitons étudier au forum pour offrir nos recommandations. » De nombreux Africains ne savent pas encore comment tirer parti du système de tarifs préférentiels que les États-Unis appliquent aux produits africains dans le cadre de l'AGOA - ils ignorent quels produits sont admissibles, l'importance de « la valeur ajoutée » ou de la manufacture pour obtenir de meilleurs revenus, a dit M. Matunga. Il a ajouté que tous les résultats potentiels de l'AGOA « ne se sont pas encore réalisés » en raison des déficiences au niveau de l'information auxquelles les participants au forum de la société civile souhaitent remédier. M. Simpkins a fait remarquer que le manque d'information existe également aux États-Unis. « Quand on parle de l'AGOA, on parle surtout de l'Afrique faisant des affaires avec les États-Unis. » Mais il est tout aussi important, dit-il, de parler des avantages qu'apporte aux Américains le commerce entre les États-Unis et l'Afrique et un grand nombre d'Américains ne savent pas comment traiter affaires avec le continent. » M. Simpkins a ajouté que des groupes de la société civile américaine travaillent actuellement pour établir des normes qui permettront d'évaluer les bienfaits qu'apporte le commerce à la société en général. Le manque d'information au sujet de l'AGOA empêche les agriculteurs africains et autres de tirer parti de cette loi, a déclaré M. Simpkins. « En Afrique, 70 % de la population sont impliqués dans le secteur agricole mais moins de 5 % du commerce entre le continent et les États-Unis, dans le cadre de l'AGOA et du Système généralisé de préférences (SGP), est lié à l'agriculture, et il y a là quelque chose qui ne cadre pas », a dit M. Simpkins. Les participants de la société civile au forum de l'AGOA espèrent que des liens étroits seront établis entre leurs membres en Afrique et aux États-Unis et que le résultat à long terme de leur collaboration sera un commerce accru qui bénéficiera à tout le monde, a-t-il conclu. – America.gov